Pourrais-je dire encore au tout dernier matin
consumé de passion plus forte que la rage
que tu restes la seule, ange blanc qui m'atteint
irradiant chaque instant comme au creux de l'orage.
Pourrais-je vivre encore, étant devenu vieux,
chaque infime seconde avant que je m'en aille,
cet amour infini qui faisait des envieux
quand d'autres finissaient en un grand feu de paille.
Pourrais-je entendre encore, en somme une oraison,
un des mots inventés avant que tu ne dormes,
tu aimais les rêver sans aucune raison
où la nuit caressait doucement les champs d'ormes.
Pourrais-je voir encore un tout dernier regard,
un de ceux qu'on emporte au fond des galaxies
qui chassera ma peur, empli de mille égards
comme un rêve naissant qui soudain balbutie
Pourrais-je écrire encore en suppliant les cieux
dans ton fertile esprit, inondé de romance
un doux vers érotique, à défaut malicieux,
tu pourras le chanter là pendant que je danse.