Pas besoin d'arc en ciel,
Pas besoin.
Ni zodiaque, ni pendule,
Ni de marcs, ni de boule
De verre,
Pas besoin.
Au fond de ma tête, la frêle campanule,
Et au fond de mon ventre,
Le pédoncule
De ma feuille d'amour,
De ma feuille de route,
En avant toute,
Précise à la virgule.
Mon pari mutuel unique, mon choix sans appel,
Mon favori, ma quête,
Ma chaîne, ma vision,
En mon fort intérieur
Ma tour de pierre et mon église,
Ma maison bleue
Mon noir désir,
Mon mégalithe et ma prière,
Ma terre d'ocre,
Mon chemin,
L'oiseau de feu,
De mon berger l'étoile blanche,
La grande ourse et la petite,
Et la polaire éternité,
La croix du sud,
La voie lactée
Jusqu'aux trous noirs, vivants déserts.
Pas besoin de boussole,
Pas besoin.
Ni marguerite,
Ni d'interrogation le point
Ni bouteille
A la mer,
Pas besoin.
Elle est la source et le delta
La montagne enneigée
Et la plaine fertile,
Mon recueil de poèmes,
Un mot pas inventé,
Le gué par où la terre
Joindrait le paradis
L'alphabet de mes nuits
Sur un scrabble de chair.
L'apesanteur osée
Et l'anémone au vent,
Fragile coquelourde aux étamines feu,
Une barque aventure
Aux marées multinoxes
Une roche en saillie
Pointant l'infinie terre à explorer debout,
Un mystère voilé
A l'ombre du tilleul,
La chouette ululant en écho à la lune
Jusqu'au matin rosée sur un pétale ourlant.
Pas besoin de cinoche
Pas besoin.
Ni fleurs et ni couronnes,
Ni comment va, ni corne
De brume
Pas besoin.
Le rêve au jour ressemble et dans l'ombre s'éteint.
Les illusions perdues,
Le froid gagne la chambre
Où s'invite décembre,
Le rêve est sans issue
Et son creux assassin.