Promenade
Sous le fracas de la chute
Après le bouillon des remous
Le courant lent disperse l'écume en lambeaux
Entre les murs de schiste indifférents.
Je fume et souris d'une extrapolation.
A mes pieds une vipère fait l'autruche
Devant le lézard vert sans surprise
Tantôt statue
Tantôt mouvement impatient
Et le moulin sans vie
Pose pour les passants du dimanche
Le long de la Vilaine sombre et pleine,
Un miroir pour les saules et les frênes
Qui refont leur beauté.
Je repars un peu saoul.
Quatre enfants deux par deux me demandent
De les figer dans leur boîte noire.
Sous le pont de pierre aux trains pressés
Les arches font des ronds dans l'eau sans vagues
Et dans le champ du menhir
Les vaches tondent l'herbe autour du mégalithe.
Ils ont abattu les trembles et la rivière est nue,
Rétrogradée au rang de canal.
Une famille attend l'aïeule attardée
En silence
Et je cherche la prêle au milieu d'un fouillis exubérant.
Sa silice guérit dit-on
Les blessures intérieures,
Aussi celles du cœur ?
Il se fait tard.
Le moteur lancé ouvre lundi.