Après la nuit

Garder le suaire de la nuit sur la peau
Comme un voile,
Outremer
-Les eaux lointaines tendent l'arc de la terre sous la soie du ciel-
Comme un frisson d'horizon à espérer
A ne pas dire, cela le déchanterait
Garder la peau de la nuit sur le corps
Jusqu'à l'extrême odeur de sa décomposition lente
Comme un satin complice
Comme une liesse à revisiter
Comme un humus vivifiant
Et demain,
Seulement demain la mue effacée
Dire : encore.

Un suaire de voile outremer... ce n'est pas habituel, mais cette couleur change les perspectives !
Il y a la nuit. Il y a le matin... la nuit tend la main au matin et le matin la tend à la nuit, ainsi la vie se savoure entière. On vit la nuit en rêve, on rêve le jour... les cauchemars de nuit sont à décripter, ceux du jour passent...
Dire oui à la vie jusqu'au dernier souffle !

Je ne parle pas du poème, Gérard, car je l'apprécie !
Je ne suis pas critique... je peux juste dire que personnellement les vers débutant sans majuscules m'attirent.
J'ai lu un recueil de Jean-Claude Pirotte ; il n'y a pas de titres aux poèmes et aucune majuscule. Cette simplicité de présentation semble libérer un espace encore plus grand à la douce puissance des mots.