L'ennui.........
Il s'ennuie dans ce monde,
comme un pou sur une calvitie,
un curé dans une orgie,
le diable au paradis,
une croix sans Jésus Christ,
un avis sans parti pris.
Ce monde dit-il, n'est pas fait pour lui.
Seul...........
Prisonnier d'une cellule à l'espace rétréci,
il sort de chez lui, éternel purgatoire,
où il en bave, il se meurt, il subit,
une solitude morbide que rien n'abolit.
Errances......
Dans ses nuits d'errances,
offrandes à l'insomnie,
blanches comme le sein des vierges
qu'on convoite et qu'on suit
lactescences troubles où se confondent le corps et l'esprit,
périples intemporels sur les traces d'un Graal qui se cache et qui fuit.
Beuveries...............
Il boit a en voir des mirages d'oasis,
dans son désert que seules les beuveries
desservent par mille navettes éthyliques des stations
qu'un Bacchus festif parraine et conduit
vers cette gare tant rêvée qui s'appelle l'oubli.
Ivresses sonores et hilares
tout au bout de la nuit
qui finissent aux aurores
dans les caniveaux moites de la déchéance
toute dignité et toute honte bues.
L'amour............
L'amour pour lui se palabre, se négocie
à ces filles faisant les trois huit du plaisir
sur des bouts de trottoirs miteux
qu'elles disputent aux chats gris
tous appâts dehors, sous le gel et la pluie.
Enfin............
Il n'a ni frère, ni parents, ni amis.
Seul comme Dieu ou son fidèle ennui.
Il erre funambule sur un fil infini
attendant ce faux pas qui le jettera dans l'oubli.
Mais cependant chaque jour, lui, il écrit.
Pour dire ses états d'âmes,
son incommensurable mépris,
des choses, des gens et de la vie,
lui qui jamais ne sera surpris,
ni par la haine, ni par l'envie,
qu'il inspire autour de lui.