L'ère cyber = armageddon ?

L'emprise de la religion sur les troupeaux influençables n'est plus à l'ordre du jour, sauf pour quelques peuples minoritaires (à l'exception de l'Islam, mais qui compte de plus en plus de modérés).
Fini la domination du clergé sur le peuple via le gouvernement dans la plupart des zones principales du monde.
Il en résulte plus de libertés, de prises de conscience, d'explications simples de phénomènes qu'on croyait magiques, l'information et l'éducation n'est plus bridée et détenue par les autorités religieuses, mais au contraire diffusées à qui mieux mieux de façon ultra-efficace et instantanée... Chaque citoyen du tiers-monde (je parle du tiers riche, car hélas nous sommes privilégiés et la plupart des humains ne le sont pas) peut avoir accès à tout ce qui existe : le choix et l'accès aux connaissances sont si amples que nous sommes dans une époque de zapping tous azimuts, même des relations amoureuses.

D'après vous, la libération de l'autorité et de la morale qu'imposait la religion n'a pas finalement un effet pernicieux ?
Cela n'apporte-t-il pas de l'eau au moulin des intégristes qui prétendent que l'armageddon est en train de commencer ?
L'ère cyber dans laquelle nous venons d'entrer n'est-elle pas la plus superficielle après tout, où nous sommes tellement assistés par les machines et tellement conditionnés par la consommation et la télé?
Cela vous fait-il autant peur qu'à moi?

Que comptez-vous faire?

Moi je boycotte la télé depuis longtemps, j'évite les gens trop superficiels dont les références principales viennent des modes, des pubs et des séries télé, je choisis mes amis, je souris beaucoup, je partage beaucoup, ma porte est toujours ouverte et j'invite plein de gens, je voyage, mais pas dans les lieux touristiques, et je ne réponds pas à la violence par la violence.
Je suis très pessimiste en ce qui concerne l'évolution de la société, mais je crois que c'est en faisant un petit peu autour de soi qu'on fait un pas pour changer tout ça.
Et si nous sommes beaucoup à le faire, il y a peut-être un espoir.

Je pense que le monde n'a pas changé en ce sens qu'il est dirigé depuis toujours par une même "petite société éclairée" qui se passe élégamment "le flambeau" et puis le reste... c'est à dire nous.
Ce reste, peuple, chair à canon ou plus récemment "ressources humaines" se partage entre deux catégories: ceux qui sont dans le système (et là, peu importe l'idéologie ou l'action menée) et quelques uns dont le combat ne réside même plus, selon moi, dans la volonté de "changer le monde".
S' il est vrai qu'il y eut de la part de certains, une tentative ou tentation selon d'autres à inviter "les masses" à l'élèvation, qu'est-ce qu'il en reste?: les démocraties, les nouvelles technologies, la possibilité pour une partie infime de l'humanité de vivre dans des conditions matérielles appréciables ... Pour ce qui est du reste, la différence réside me semble t-il dans le fait que tout peut être dit à présent. Voyez MATRIX! La télé- réalité avec BIG BROTHER...
Le processus ayant abouti, il ne nous reste donc plus que le combat individuel, journalier et peu glorieux au regard du "monde" consistant à ne pas mourir à soi-même et là: tous les moyens sont bons!
Mais...chut! Merde, j'avais oublié que j'étais sur Internet!

Margo.

Non tu n'es pas le seul à avoir peur...j'essaie d'en parler autour de moi mais tout ça rassure les gens parce qu'ils sont pleins de peurs. Ils aiment l'ère virtuel, parce qu'ils n'ont pas à se confronter à autrui dans l'instant...ils ont le temps d'étudier l'autre avant de lui autoriser une réelle présence. La peur peut être un atout ou un poison...c'est comme l'équilibre entre le bien et le mal...entre tous les opposés...Et puis c'est clair que cette société nous conforte perpétuellement dans l'idée que l'autre est un ennemi potentiel, de là est né cet individualisme qui agrandit la solitude, la précarité...Quant aux religions même dans une voie de non pratique, elles nous dirigent quand même par ses siècles de pouvoir...Et oui la religion est bonne si elle nous aide à avancer, à éviter au maximum de faire le mal, seulement si nous le voulons nous ! Elle peut également être détournée...et puis elle est ce que nous en faisons ! Bref l'homme a le pouvoir et a le choix même dans une société comme la nôtre...mais combien seraient prets à céder leur vie d'Homme matérialiste pour une autre, plus proche du vrai sens de la vie ? Sommes nous en train de nous perdre ou allons nous réagir enfin ? Je ne veux pas être pessimiste mais je pense plutôt la première hypothèse. :-(

Je trouve intéressant, filo, que tu ais abordé le sujet des autorités religieuses qui n'ont maintenant pour ainsi que peu d'impact dans les pays du tiers-riche-monde. Au Québec, cette suffocation n'a été bannie que depuis très peu.

Ma grand-mère maternel a eu 10 enfants et ma grand-mère paternel... 17. Il était immoral et péché mortel il n'y a pas si longtemps de ne pas accomplir le devoir matrimonial pour un couple marié. Si un couple n'enfantait pas durant deux années de suite, ils avaient droient à la visite paroissiale du curé et de ses remontrances au sujet de leur devoirs envers le Seigneur avec un grand S.

Au cours de notre histoire, la religion nous aura empêchés d'évoluer de bien des façons. Chaque roman publié devait être strictement écrit selon des normes catholiques : une littérature du terroir très rurale et peu compliquée. Notre évolution vers le monde moderne fut phénoménale à la suite des années 60. Le peuple demandait sa liberté et il l'a eu. La littérature et les arts ont ainsi connus un nouvel essort très appréciable.

Je suis un peu de la génération entre deux pôles distincts. Je n'ai eu accès que vers mes 18 ans au web et sa désinformation, sa peut-être trop grande facilité d'accès et variété de sujets libres. Nous sommes passés du noir au blanc tellement rapidement que je crois que le monde en est un peu aveuglé.

L'accessibilité au monde virtuel rester selon moi une bonne chose. Je ne voudrait pour rien au monde avoir comme destin, tel que mes grands-mères, de ne devoir faire que mon devoir conjugal et servir mon homme au nom d'une autorité religieuse qui me dit comment penser, comment vivre et comment mourir. Il faut doser. Nous avons tous une certaine responsabilité des informations que nous ingérons tous les jours. Nous sommes tous dans une ère de grands changements. Qui dit changement dit ajustement. Il est temps de faire des choix. On peut certes suivre la masse et faire le choix facile de se laisser guider par le système. Que ce soit par la mode, la religion, la politique, ou peu importe. Nous pouvons également aller chercher exactement ce que nous voulons être et croire, ce qui est beaucoup, beaucoup plus difficile.

Cela nous conduira invariablement à nous même.