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 Ma grande première histoire embrouillée

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Cathecrit
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MessageSujet: Ma grande première histoire embrouillée   Ma grande première histoire embrouillée Icon_minitimeMer 11 Mar - 19:51

MA PREMIÈRE GRANDE HISTOIRE EMBROUILLÉE


Oh, je viens de faire un rêve là, moitié endormie moitié tout à fait éveillée mais dans les songes de mon cœur.. C'était long, merveilleux et compliqué ; le beau avec l'affreux, les parenthèses balèzes avec les sempiternels points de suspension de ma vie………… Pffffff !

Y disent toujours qu'y faut trouver pourquoi et d'où ils me viennent mais, comme à l'école souvent, on n'vous dit jamais comment faire.
Moi, d'aussi petite que j'me souvienne, j'étais presque toujours joyeuse (pasque toujours ça ferait prétentieux et surnaturel). Et si j'sais pas encore c'que j'suis, au moins j'sais ce que je ne suis pas. Aussi, j'adorais qu'on m'regarde faire ma vedette et puis épater la galerie. Toute seule, je m'faisais des sénarios où j'étais pleins de ces trucs sucrés du petit écran où l'on s'retrouve acidulée sur du papier glacé puis deux s'condes après adulée, reconnue-admirée-déifiée, hurlements des fans et flashs dans la figure.

Mais, plus que les bains de foules et les t'nues à longues traines, moi c'était : monter sur scène. Ça, c'était mon rêve, mon kif, mon adrénaline. Toute ma vie j'en ai rêvé. Tout en restant bien au bord du rêve.

J'ai dansé, beaucoup chanté, écrit, dessiné et même peint. Tout cela pour me faire voir. Pour me faire bien voir et pour me faire aimer en fait. Quand on a pas eu toute sa part, on cherche son os. Éperdument. Longtemps j'ai cherché, longtemps j'ai traîné dans mes rêves et, croyez-le, j'y dégouline encore et toujours.

Si jamais une odeur, un son, une image, une histoire, trois notes ou trois couleurs ou un frôlement me croisent, … rien, un feulement, de l'irisé dans un blafard et mon imagination s'enflamme et m'expédie dans le fabuleux voyage de mes rêves, poursuivie par les applaudissements, oui, mais par les cris de joie de gaîté de bonheur, de plaisir partagé. Partagé ensemble, oui. Un loup sur le visage, me voilà quelqu'un d'autre, jeune demoiselle, servante, dame du monde, je joue ou bien je chante en ravissant mon auditoire. Et je le fais, même trois fois rien, même tout petit dans mon coin dans une petite commune ; pendant quelque deux heures, je charme vingt personnes ; bon, trente, quarante, bien assez pour l'adrénaline dans mes veines, le bonheur sur mon visage, après les avoir surpris.


Puis aussi, il y a longtemps, j'ai traversé des couloirs asséchés de vie. C'était tout blanc J'comprenais pas pourquoi j'étais là et, toute petite, y croyaient tous que "pas la peine d'y expliquer, plus vite on fera, mieux ce s'ra". Alors y's ont fait et moi toute seule tout petit. Une aut' fille dans un aut' lit tout près dans la salle toute blanche. Même qu'elle criait pour moi quand tout devenait rouge. Pas bon dans la bouche ; ça pue tout rouge. Je crache, y s'arrête pas c'est pire.. Dans l'fond de la gorge, ça j'avais l'habitude, mais là, plus possible de respirer. Alors tellement affreusement peur de tous les grands autres qui se précipitent sur moi. Jamais un mot pour me dire pourquoi les cris les piqûres et pas bouger. Et POURQUOI ni maman, ni papa, ni soeusoeur, ni mes mémés. On m'endort, je me réveille, c'est pas mon lit, pas mon ninin, mon p'tit maillot de corps chéri et ma poupée mimi. Elle était sale y paraît. Et alors ?

Papa et maman viennent me voir tous les deux mais pas soeusoeur. Ils disent qu'ils viennent le plus qu'ils peuvent et moi je leur dis que non. Mais ça change rien. Et pi un autre jour, la petite fille dans l'autre lit crie très fort et me réveille. Tout est rouge encore alors j'ai très très peur parce que c'est dur de respirer et pi j'étouffe. Alors il y a tout plein de gens blancs autour de mon lit qui parlent fort, qui s'énervent… Après je sais plus, je crois ma tête est partie ailleurs. Tant mieux.

Après les gens blancs reviennent pour me planter des aiguilles dans mes deux bras et ils me les attachent alors je peux plus rien faire toute seule. C'est pour me donner à manger qu'ils me disent. Moi je croyais qu'on mangeait que par la bouche. Paraît que je suis trop malade… Et alors là, rien, même pu droit aux croissants du vieux monsieur qui venait me voir, à la purée salé, au chocolat sucré. Tout est pas bon, je mange du carton, bouchée après bouchée. C'est long. Et eux les gens blancs, ils veulent que je mange ça. Et même des fois, y me forcent en me pinçant le nez !

Un jour maman revient. Ça, ça fait aimer la respiration et ses gâteaux sans sucre. "Dis maman, t'as oublié d'en mettre du sucre ce coup-ci ?" Juste un tout petit câlin mouillé, je me demande.. Mais déjà elle repart si vite… Je crie "Et papa ?" alors elle me mime "demain" du bout du couloir et des lèvres. C'est dur et pi ça dure comme ça longtemps. Je crois que je vais rester là toujours. Et je comprend toujours pas.

Pi un jour je rentre à ma maison. Mais je suis toute faible alors maman pousse une chaise qui roule où on m'a posé. Dans la maison, il y a soeusoeur, mimi et tous mes maillots. Ma petite cuillère que j'aime et papa et maman, ensemble. Tout le monde pleure sauf "soeusoeur".

Oh, je vais dormir dans MON lit avec ma culotte, mon maillot et mimi Basso et tous mes rêves restés ici, presque tous. Là-bas, je ne rêvais que dans les airs; comme si je flottais tout le temps. Parce que je dormais beaucoup. Mais pas tellement de mes voyages que j'aime et puis ils voulaient pas que je chante. Même pas chantonner. Dans mon lit je peux mais pas la nuit, alors que c'est là le mieux. Ou sinon dans ma tête. Il y a de la place et je peux chanter fort.

Mais ça ne dure pas. Papa et maman décident de partir avec moi pour aller loin. Alors là c'est long, mais j'ai plein de temps pour rêver et il y a tous les nuages sur la route, tous les bruits à transformer ; et puis je peux chanter, même fort. Ils n'entendent pas. maman se mouche souvent, même papa des fois. On s'arrête plusieurs fois, mais on repart tout le temps. "C'est encore loin ?" j'ai demandé parce que quand même ! Paraît que c'est bientôt… M'en fout moi j'ai mes histoires à moi. Et puis voilà qu'on arrive devant plein de grandes maisons très hautes. Il faut y rentrer, paraît-il que c'est très bien et que là, on va bien me soigner. Maman me parle longtemps, je comprend pas tout mais elle essaye de me le dire. D'un coup, voilà son mouchoir dans sa main et je vois bien qu'elle pleure alors j'ai compris que c'est grave mais pas pourquoi.

Brusquement tout s'accélère papa m'embrasse plusieurs fois et dit qu'il faut partir au plus vite à maman. Moi j'ai vu ma valise là-bas sur le comptoir et d'un seul coup quelqu'un attrape ma main et dit "allez-y maintenant c'est le mieux pour elle". J'ai compris, mais trop tard ! Je suis tellement pétrifiée de terreur que je n'ai pas bougé. La dame a pris ma valise et me traine vers une autre salle toute en vitres et je tombe dans le précipice de mon désespoir. J'ai cinq ans et demi, je suis toute seule ici au milieu de ces vitres qui ne me protègent pas. Il y a la rue, plus bas devant et ça crie derrière alors je me retourne et je vois des milliers de visages collés aux vitres, effrayants ; qui font des grimaces et tirent la langue et cognent aux carreaux. Ça me fait si peur… Je suis toute seule ici et je connais personne. Je comprend pas pourquoi y sont partis papa maman. Personne est là pour me le dire, je sais pas quand ils reviendront. Surtout pourquoi ils sont partis sans moi. Qu'est-ce que j'ai fait ?

Après si longtemps attendu, le quelqu'un de tout à l'heure revient prend ma main, me donne ma valise en ajoutant : "Bon, maintenant tu es une grande fille alors tu portes ta valise." Dedans, je sais qu'il y a mimi et mes maillots et mes culottes. Mes affaires à moi de la maison et ça je m'y raccroche. On arrive à un très long bureau en fer tout brillant tout glacé.

Beaucoup d'affaires posées dessus. Une dame sérieuse prend ma valise, y accroche un papier où j'ai pu lire mon nom. Puis elle part avec alors que je crie que je veux ma valise, que c'est important parce que je n'ai plus que ça. La dame est partie. Je suis toute seule devant le long bureau si froid et je ne comprends pas pourquoi personne ne peut rien me dire… C'est vraiment dur alors je pleure. Je me demande ce que j'ai fait de mal.

Soudain une autre dame s'arrête près de moi et me dit de me déshabiller pour enfiler des affaires qui ne sont pas à moi alors, je lui demande pourquoi. Elle répond "c'est comme ça ici alors tu enlèves tout et tu le poses sur le desk. Ensuite tu enfiles ta tenue." Je pense à refuser mais j'ai si peur que je le fais en pleurant. Je m'habille avec le costume bleu et rouge qui gratte. J'essaie de demander quand je vais repartir avec maman et papa mais elle fait comme si je n'avais rien dit. Je me demande pourquoi.

Après il faut marcher dans des couloirs tout grands qui me font peur. J'entends des cris lointains qui se rapprochent et résonnent partout. On me pousse dans la salle pleine de bruits et tous les visages tournés vers moi. La dame me fait asseoir à une place vide et me disant : "C'est ta place désormais." Pas le temps de lui demander où sont partis papa et maman et quand ils reviennent. Il y a des enfants tout autour de moi. Ils sont grands et eux aussi me font peur avec leurs cris et leurs visages qui se rapprochent de moi. D'un seul coup, un gros tas de purée atterrit dans l'assiette posée devant moi et j'entends "mange !". Mais pas le temps d'attraper la cuillère. L'assiette est partie de mains en main et me revient vide. La grande fille à côté de moi ricane : "T'es bien trop grosse pour bouffer ça ; on va t'aider hein ?" Je réponds que j'ai faim mais ça les fait rigoler. Et puis c'est pareil pour le pain, le fromage et la pomme qu'elles emportent en riant de mes pleurs. Je reste là à manger les miettes quand deux grosses dames m'ordonnent de partir. Je me lève sans savoir où aller lorsqu'une main se pose sur mon épaule.

Encore une autre dame mais elle, elle me sourit. "La voilà la petite nouvelle de chez les grands. Il ne va pas falloir te laisser faire. Moi, c'est Catherine." Je réponds entre deux hoquets "moi aussi" et "j'ai faim". Elle prend ma main et y dépose un morceau de pain frais que j'avale goulûment tout en me demandant ce que je fais ici. Mais déjà Catherine repart, et revient sur ses pas, ajoutant "C'est vrai toi tu ne sais pas ou est la cour. Viens, je t'emmène".
Et quelques pas plus tard, me voilà dans l'arène, avec tous les lions enfants lâchés. Ils hurlent, me bousculent. en courant autour de moi et puis je tombe et ils marchent sur moi. J'ai mal partout et je crie et pleure beaucoup mais ils s'en fichent. D'un coup quelque chose fait crac dans mon nez et ça coule rouge. Les autres s'écartent tous, c'est eux qui ont peur de moi maintenant. Ça ne me console même pas.

Alors des dames arrivent et me ramassent. Je crie tout bas "maman" des fois qu'elle serait revenue mais personne ne m'entend. Je me retrouve dans un lit où l'on m'allonge pour me soigner. Personne pour me consoler et me dire enfin pourquoi je suis là. Les dames s'en vont après que mon nez ne coule plus. D'un coup la fatigue me plonge dans le sommeil.

Un peu plus tard, on me réveille. Je dois me lever, mais je titube alors une grande dame décide de me porter tout en disant qu'elle n'est pas la pour ça. Ensuite, elle veut m'allonger au milieu des coussins d'un canapé tout long. J'ai froid et ça me gratte fort, mais je suis si fatiguée… Sûrement je reste longtemps là parce que je me rendors. On me réveille en sursaut avec une grosse lumière dans la figure. C'est un monsieur en blouse grise qui m'ordonne de le suivre. Il marche vite et je dois courir pour ne pas le perdre. C'est si dur toutes ces choses qu'ils me forcent à faire. Et je comprends pas pourquoi ils font ça sans rien me dire ?

Oh non ! Me revoilà dans la grande salle pour manger si rugissante de bruits de métal et de cris. Je cherche à m'en aller mais… on me pousse vers une place au bout d'un banc. Il y a une assiette vide qu'une dame rempli de soupe. C'est vrai que j'ai très faim mais je ne trouve pas de cuillère alors je me penche pour boire, mais la soupe est chaude et je me brûle. Autour de moi, on s'amuse de mes cris et une autre grande fille me glousse : "Ben si t'en veux pas moi je la mange !" Et elle vide mon assiette dans la sienne déjà avalée. J'ai beau dire que j'ai faim, elles s'en fichent et me reprennent tout, même le pain de la bouche. Alors je me lève et je quitte l'horrible endroit pour me réfugier dans un recoin de couloir où je me terre. Et puis les filles-monstres sortent et moi je me bouche les oreilles. Le monsieur de tout à l'heure m'empêche de retourner dans la cantine pour prendre les miettes sur la table où j'étais. Et lui aussi me traite de "grosse gourmande" et m'oblige à m'en aller. Mais voilà : je ne sais pas où aller. Les autres filles, elles sont loin…

Après, deux dames en blanc que j'ai encore pas vues me trouvent et me disent de les suivre. Alors, on marche longtemps dans des tas de couloirs et j'entends les cris qui grossissent et je sais qu'on va me jeter avec elles. Une des dames ouvre la porte m'emmène devant un lit. C'est une très grande chambre remplie de lits en fer avec un plafond très très loin. La dame m'annonce que désormais ce sera mon lit et que je dois me déshabiller devant tout ce monde et enfiler une chemise de nuit posée sur le lit. Comme j'ai refusé, la dame commence à me déshabiller. Je sais qu'elle gratte aussi la chemise de nuit. Oui elle gratte mais le pire c'est que la dame m'oblige à retirer ma culotte et ça je ne veux pas du tout alors je me débats et je crie et cette dame méchante demande l'aide des grandes filles pour me tenir et elles le font en criant aussi sur moi. Elles ont toutes rigolé de voir mes fesses et plein d'autres filles sont venues pour regarder et se moquer de moi.

Et là, une grosse sonnerie me fait crier de peur et alors toutes les filles retournent en courant à leur lit et se couchent dans un grincement énorme. Je réalise que je n'aurai pas ma Mimi Basso et pas mon maillot doux pour dormir et je pleure encore plus. Alors j'entends des pas qui se rapprochent et brusquement, je reçois un coup sur mon ventre et puis un autre sur mes jambes, sur mes bras, ma tête ! Partout ça fait mal et j'entends : "ferme-la, tu nous emmerdes la grosse !"…

À suivre
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