Le vent peut souffler, la saison s'assombrir, rien ne pourra enlever sa beauté à la nature des jours qui doucement s'ensommeillent.
Les feuilles tombent, disparaissent sur le sol trempé.
Les vagues se brisent avec plus de force contre les rochers. Ils ne bougent pas.
Tout est bien selon la loi des arbres et celle des vagues.
La vie demande à la roche une patience inébranlable.
Sous les gifles des éléments la falaise freine son érosion... qui viendra modifier son profil, à force de jours et de nuits, mais aujourd'hui elle n'est pas perméable à l'agitation.
Toute vie a besoin d'asseoir sa confiance sur un socle stable.
Mon âme, trop souvent tu frémis sous les coups des émotions. Comment peux-tu oublier la stabilité qui demeure au coeur de tout ces mouvements, de tous ces désirs liés à la nature de l'homme ?
Jamais les enfants de la Terre ne pourront couler des jours paisibles, abrités par le sentiment de leur invulnérabilité.
Même les plus courageux ne sont pas insubmersibles.
L'inattendu est une épreuve continuelle contre laquelle nous ne pouvons lutter qu'en ouvrant nos blessures, nos plus grandes fissures.
Faire face. Se refermer. Faire face. Se refermer encore. Telle est la respiration de la douleur liée à notre nature.
Nous ne pouvons lutter contre l'inévitable, mais nous pouvons avancer avec lui sans pour autant devenir un bateau fantôme balloté par les flots. Si nous ancrons notre rafiot dans la confiance en la stabilité de la beauté, elle devient le pivot autour duquel le caléidoscope de la vie peut tourner.
Le monde est un tableau dont les couleurs émergées de notre for intérieur s'émaillent sous le souffle qui les accueille.
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C. Pennarun (1er novembre 2020)