Début 2019, les gilets jaunes reprenaient leur soulèvement mis en berne pour les fêtes de fin d'année, et Macron avait du mal à lâcher du lest, on disait qu'il lâchait des "miettes"...
De mon côté, comme je ne suis plus dans une dynamique de manifestation en défilé, j'ai décidé de m'exprimer autrement, par une chanson bien sûr. Et comme j'écoutais beaucoup Brassens à ce moment-là, j'ai voulu faire une chanson "à la Brassens", en respectant le style, la musique et l'écriture. Et voilà ce que ça a donné :
LA DISGRÂCE DES NANTIS
Il est clair comme de l’eau de roche
Que pour s’en mettre plein les poches
Les nantis qui nous gouvernent
Nous servent des balivernes
Leur soi-disant souci du bien commun
Dégage un inquiétant parfum
Qui rappelle les heures sombres
De la monarchie et ses décombres
Alors on voit la populace
Qui n’en peut plus, qui menace
Parés de jaune les gueux avancent
Troupeau de la dernière chance
Hurlent leur ire et ravagent
Jusqu’aux portes des aréopages
Les snobinards ne feront plus loi
Tant qu’ils mépriseront nos voix
Mais alors pourquoi me direz-vous
Tu restes au chaud dans ton igloo
Puisque tu te dis solidaire
De cette grande colère ?
Sans-culottes, bonnets rouges ou gilets jaunes
Je n’endosse l’uniforme de personne
Je préfère chanter mes rimes
Plutôt que casser des vitrines
Car je vois la populace
Qui brûle, qui pille et qui casse
C’est paraît-il le seul moyen
Pour nous d’arriver à nos fins
Quitte à crever ou finir borgnes
Pendant que Jupiter les flagorne
Les snobinards font encore leur loi
Et se fichent qu’on hausse la voix
Alors je dis retirez vos sous
Des banques qui ont besoin de vous
Ne consommez plus, récupérez
Ne votez plus, auto-gérez
N’écoutez plus la voix du grand frère
Qui dans vos salons trône, rectangulaire
Ne payez plus les taxes iniques
Ne nourrissez plus le dieu du fric
Alors on verra la populace
Mettre les nantis en disgrâce
Un coup d’état sans coup férir
Sans pneus brûlés et sans martyrs
La désobéissance civile
Une révolte plus subtile
Les snobinards ne feront plus loi
Quand ils perdront leur voix
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