La rouille

Le grand oiseau de chagrin
déploie ses ailes métalliques
et sème la nuit
la répand
calligraphie
les pleins et les déliés
des espoirs et des dépits
des de profundis subliminaux.

L'âpreté de la rouille
oxyde les desseins brocantés
du grand manipulateur
qui nous remplace peu à peu
par des machines à notre image

La rouille opiniâtre
ronge les angles
comme les chiens
comme le temps
mais que peut-elle
sur les ailes éthérées que nous inventons
afin d'exorciser la nuit mécanique?

Elle n'est rien face à nos talismans incandescents.

Alors celui-là, je l'aime vraiment beaucoup!
L'adéquation entre la forme et le fond est parfaite et le dernier vers...une perle précieuse.

Margo.

un bombardier?
une bombe?
une réminiscence?
vers où nous emmènes-tu?
qui es-tu? l'ombre de la flamme ou la flamme de l'ombre?
le B 52 ou la petite fille napalmée qui court nue sur la route?
tu vas finir par m'obliger à réfléchir...

avec respect!

" rust never sleeps " neil young

Un travail et une réflexion magnifiques.
Un coup de coeur pour les sonorités âpres de : "oxyde les desseins brocantés" et aussi "les ailes éthérées que nous inventons
afin d'exorciser la nuit mécanique?" (ce que tu dis et la manière de le dire me laisse admirative...).
Et d'accord avec Margo : la dernière phrase est un bijou que jalousement, je vais garder au fond de moi pour la regarder, et regarder à nouveau, comme un trésor.