A la manière de ...

Voici le nouveau défi (sans limitation de temps) que je vous propose :

Ecrire un texte dans le style et l'esprit d'auteurs choisis, "comme si c'était lui qui avait écrit".

Auteurs au choix (vous pouvez en faire plusieurs ou tous si vous voulez) :
Lautréamont, Baudelaire, Prévert, Sagan, San Antonio, Thiéfaine, Nothomb, MC Solaar

Le thème : Alcool et/ou drogues

Bonne cogitation !

(style Thiéfaine:)


UNE DOSE

Je me pavannerai dans les lupanars morts dorés
comme on nage dans les eaux de Versailles
je planterai mon pavillon d'espérance
dans les yeux aveugles des businessmen
pour leur foutre un peu de bleu
dans leurs inconséquences

Je serai ton taxidermiste,
ta dernière chance d'éternité
sur ton autoroute à quatre voies
et quand les vautours travestis
feront actes de contrition
tu pourras marcher à nouveau

J'écouterai tes silences intérieurs
et les mille bruits de tes veines
j'agencerai ta circulation secrète
j'extirperai de tes poumons
l'air de ta pureté savamment enfouie
et de ta gorge ployée tes rires insouciants

A la sortie ouest de ta mélancolie
on te réclamera ton code
mais je t'ai promis le passe universel
il te suffit seulement d'arrêter ton lobby
ta course d'éternel outsider
vers ta vieillesse et ta mort.

Prends-moi, c'est tout.

Ouah ! que c'est bon...
Désolé, je n'ai pas eu le temps de m'y attaquer encore. Et puis j'ai une grosse timidité : un texte à la façon de Baudelaire ? J'aimerais bien...

"A la sortie ouest de ta mélancolie"

Et le reste aussi!

Excellent. J'aime bien Thiéfaine.
Je vais y réfléchir, mais je crois que je tenterais Lautréamont.

T'as choisi les auteurs en fonction de tes connaissances personnelles filo? :-D
Je me joins aux autres pour l'avis sur le post de Lunienne.. c'est du bon pour moi ^^

Allez, ma modeste contribution (nul besoin de citer l'auteur qui m'a "inspirée", si vous ne devinez pas c'est que je me suis plantée *Prépare déjà quelques serpillères pour éponger les tomates écrasées*)


Quand la raison s’effondre au firmament d’argile

Et que l’âme, trop lourde, échappe à mon pouvoir,

Je porte - sans penser – à ma lèvre fébrile

La pipe d’opiacé dans un élan d’espoir.



J’accueille ses vapeurs, fragrances de voyage,

Me délectant, léger, de mon aliénation.

Traçant dans mon délire un nouveau paysage,

Je savoure l’exquis de ma divagation.



Un cortège spectral venu de ma démence

Près d’un long corbillard se traîne en chuchotant

Et je l’entends gémir, cette ombre qui s’avance –

« L’enfer n’est plus très loin, viens ! Approche, il t’attend ! »

On reconnaît effectivement le champs lexical, le ton et la qualité du rythme et des images allégoriques propre à ton auteur de référence. J'étais sûr que ce serait le premier mis à l'honneur ici, d'ailleurs.
En tout cas, compliments, je crois qu'il ne le renierait pas lui-même !

Citation :

T'as choisi les auteurs en fonction de tes connaissances personnelles filo?

Pas vraiment, j'ai voulu diversifier énormément les styles, pour qu'il y en ait pour tout le monde. Par exemple, je ne lis pas San Antonio et MCSolaar, et Sagan et Nothomb ne sont pas spécialement ma tasse de thé.

Bravo aux deux membres qui ont ouvert la voie de ce défi illimité dans le temps ! J'espère que ça va en encourager d'autres.