l’étranger

l’étranger


il est entré dans nos vies
comme on entre dans un bar
sans prévenir
en commandant
un vers
deux vers
trois vers
nous étions sous le charme
de sa voix d'ange
son sourire
resplendissait derrière ses fausses dents en or
son alliance
était en toc
mais ces chansons
avaient le don
de nous émouvoir
un soir
au bord de la Loire
il s'est laissé glisser
sans un bruit
personne ne s'est aperçu de rien
il avait aux pieds
deux boulets
nous les avons vu défiler devant nous
comme ses vers
une
deux
trois
le fleuve l'emporta
un héron au long bec
l'attrapa
depuis
nous ne savons plus
où il se trouve
s'il est encore vivant ou pas
certaines personnes prétendent l'avoir aperçu sur le bord du Nil
d'autres sur le beau Danube bleu
en train de danser une valse
je vous confirme
ceci n'est pas une blague
le chanteur s'en est allé
au diable vos vers

Héhé !
Comment, ce n'est pas suffisant, "héhé" ?
Mais ça exprime bien ce que je ressens, mince !
M'a fait sourire, ton texte, Véro...

Le fond me fait penser à "Coco", chanson de Casthélémis très enlevée
La forme est très sympathique, avec des jeux mots bien sentis