Renouant les godasses

RENOUANT LES GODASSES

Frisson sur la rosée
au pied des saules
un faucon est passé
sans se donner à connaître

pas de carte de visite
ni d'appel d'offres
ni de publicité

sorti du creux de l'aube
au lascif des berges de la rivière
quelques courts instants à se laisser voir
et puis juste le doute qui s'installe

a-t-on rêvé
était-il là?

la barre aux céréales
en demeure posée au bord des lèvres
le thé refroidit sans y penser
l'oreiller du sac à dos
repose ses sangles impatientes

un faucon vient de passer...

Ah la nature. La magnificence de se sentir soudainement seul au monde. Loin des grandes villes. L'air pur et frais. J'aime ce poème sauvage à saveur de randonnée-camping. Vivement l'été!

"au lascif des berges de la rivière"...
Une odeur de fraicheur, de pureté, dans ce poème, celle qu'on retrouve au milieu de la nature, près des rivières qui suivent leur chemin sans se préoccuper des misères humaines. Mais qui savent donner le murmure consolateur...
J'aime ta vision des choses.

Un chant de la terre et qui souffle fort!

ça me rapelle ma rando dans les Pyrénées, avec les rapaces (faucons, vautours, aigles) en spectacle permanent, et les ruisseaux, torrents et...
Une belle évocation de ces instants uniques...

Hé Jim, je ne te connaissais pas dans ce registre (à une exception près, je crois, sur OR, il y a quelques temps).
Mais j'apprécie ton regard sur la nature, qui va, comme pour bien des choses, à l'essentiel tout en traitant des détails comme du global éthéré où réside la Poésie.

un peu d'odeurs là-dessus et ma foi, on y serait presque. Merci pour cette respiration.