Printemps.

La lave opaque
D’un miroir sans tain
Pénètre sa gorge sèche.

De ses yeux tombent les peaux de brumes.


Elle ira, riant,
Et de son cœur distribuera
Fleurs et roses des plaisirs.

Une lame de lin
Transperce nonchalamment
Le lieu désuet de ses blessures.

Dès lors son corps s’ouvrira au partage de feu.

Elle avait tant de baisers à naître
Sous la cape tendre de sa peau.

A faire déborder les rivières.

Là, désormais, elle sait qu’il viendra,
Dans la clarté de sa porte ouverte

En balancements rauques

L’inonder de miel salé
Au soleil d’une toile

Parallèle.

Je lis deux poésies en une ! Extra !!

J'adore l'idée, et le traitement de cette idée. J'ai utilisé d'ailleurs ce procédé dans mon dernier texte ("Dérisoire"). Toujours des petites phrases bijoux, qu'on peut lire et retourner dans sa tête à loisir. Et puis, c'est tellement agréable un texte plein d'espoir !

J'aime beaucoup ta recherche d'images, systématique, mais cela fait un peu forcé quand c'est trop systématique. La nourriture est très fine, peut-être trop copieuse. Geho.

Décidemment, l’écriture a aussi valeur de thérapie.

Ton analyse est juste Geho et je me rends compte que finalement j’ai mis au point un système qui fonctionne plutôt bien pour toujours suggérer sans dire (ce qui est aussi le principe de la poésie qui ne doit, ce me semble, rien imposer) mais aussi par pudeur et sans doute par peur de me livrer de crainte d’être rejetée.

Mais si vous m’acceptez comme je suis, alors peut-être que je laisserai se libérer une parole que je sens encore enfouie en moi et que, sans tomber bien sûr dans la confidence stérile et anti-poétique du courrier du cœur, je pourrai peut-être partager avec vous.

Mais alors je ne réponds de rien...



Merci à vous tous.

Margo. (En pleine mutation.)

La suggestion, oui, tu as raison...et la nuance et les couleurs et la musique que tu modules souvent.
Mais on peut se lâcher et pas se lâcher. Dire vrai et autre chose et derrière ton écran, qui crains-tu? La vérité d'un moment n'est pas la réalité de toujours et la vraie fausse vérité d'un poème, une fois lâchée au lecteur ne t'appartient plus: ou il se l'approprie avec ses propres codes de perception, ou il n'en fait rien. Je suis très étonné souvent de voir les réactions des uns et des autres à ce que j'écris. Des réactions qui prouvent que chacun s'est approprié ma vérité pour en faire ou non un morceau de la sienne qui peut être très différente de la mienne.
Je ne saurais dire autre chose que moi, le réel ou celui que je voudrais qui soit...Sinon, où est la poésie? Tout le reste est exercice de littérature ou jeu, non? Geho.

Je crois bien que j'ai compris.

Merci infiniment, Geho.

Je crois que Geho a vraiment raison sur ce coup. Je n'ai pas l'impression que les textes que j'écris soient particulièrement obscurs, pourtant, je suis surprise quelquefois par l'interprétation qui en est faite. Donc, je lâche ma vision, ma vérité, et chacun la transforme ou l'interprète à sa guise.
Quelle que soit la vérité que tu te sentes prête à nous dire, Margo, chacun la verra à travers son propre regard. Tu n'as aucune crainte à avoir. Les textes peuvent être décortiqués et jugés sans complaisance ici, voire avec une certaine sévérité, mais jamais les personnes.