14-10-07
Attention : chapitre un peu cynique, mais cela n'empêche en rien l'affection que je porte aux personnes citées ci-après.Guddu Bansal (hein qu'il a une bonne bouille?) Ce dimanche, Guddu Bansal nous a invité chez lui. J'en profite pour lui ramener sa guitare, que j'ai nettoyée et dont j'ai changé toutes les cordes à neuf.
Nous avons fait la connaissance de son fils, Krishna, 3 ans très beau garçonnet aux cheveux longs, mais très capricieux : il obtient tout en hurlant et en faisant un scandale au moindre refus.
Il y avait aussi sa femme, ses parents, son frère aîné avec sa femme et son fils Nikhil qui doit avoir entre 8 et 10 ans, et également Pinto le frère cadet, boss du magasin de vêtements (à propos de qui j'ai raconté une anecdote de jeunesse précédemment) avec lui aussi sa femme et leur fille d'un an et demi.
Cette dernière nous redoutait et répétait "Abu" en nous montrant, ce qui signifie "maléfique".
Nikhil parle un bon anglais pour son âge et apprend également le français à l'école.
Le peu de mots qu'il nous a dits étaient bien prononcés. Apparemment il a un don pour les langues et sera le seul intellectuel de la famille. L'année prochaine il va commencer l'étude du sanskrit.
"Abu ! Abu ! "Nikhil et la petite dont j'ai oublié le prénom, mangeant avec leur grand-mère Nous avons donc été chaleureusement reçus dans cette maison où vivent ces onze personnes. Une grande maison qu'ils ont achetée 2 millions de roupies voici quatre ans, pas très loin de Gaudolia road, c'est sans aucun doute une famille aisée au regard de la moyenne. Des commerçants qui ont réussi. Mais il faut dire qu'ils n'arrêtent jamais de travailler, sauf justement le dimanche après-midi, seule pause hebdomadaire, et pratiquement jamais de vacances.
J'ai oublié de présenter le membre principal de la famille : la télé. Hé oui, hélas, les indiens, comme chez nous, ont cette addiction, surtout comme aujourd'hui en période de coupe de cricket. Comme le français moyen vis à vis du football, l'indien moyen se doit d'être au fait des résultats et ne peut pas rater un match de cricket, en tout cas ceux qui peuvent se le permettre (mais comme chez nous, on trouve des télés dans des lieux publics).
Nous avons donc pris un repas devant le match à la télé, interrompu par la publicité toutes les 3 minutes, genre rythme américain. Le père joue de la zapette et nous avons un aperçu des programmes : sur une chaîne, un James Bond avec Sophie Marceau dans le rôle de la femme qu'il saute dans le film, doublée en hindi ça en jette ; sur une autre un film Bollywood parmi les milliers de films Bollywood, ailleurs une émission où des couples candidats dansent sur de la variété (musique des films Bollywood), une sorte de danse disco en fait (Carole m'apprend qu'il existe des cours de danse Bollywood à Paris, je me marre), chaque couple est éliminé par les votes du public, jusqu'au gagnant qui reste...
La publicité est omniprésente : coupures fréquentes, donc, bandes de défilement en haut et en bas de l'écran pendant les films (jusqu'à trois bandes simultanées + des logos clignotants dans les coins).
Le fils aîné Bansal, son fils Nikhil, et nous Le repas est constitué de riz, d'un mélange de légumes sucré-salé, de pommes de terre en sauce très épicée, chapatis, curd, et une boule de sucre au sirop et lait rance, farcie de sucre à dessert.
Le tout à volonté et, je dirais, même contre notre volonté : j'ai eu triple ration.
Par délicatese nous avons eu droit à une cuillère, mais j'ai fait l'effort de tout manger à leur manière, c'est à dire à la main droite (surtout pas la gauche!). Vu comme nous étions observés, je pense que ce fut apprécié.
Nous avons accepté l'eau (pani) dans les traditionnels verres métalliques (j'en ai acheté quelques-uns pour ramener en France), puis le chaï.
Les femmes servent les hommes mais ne participent pas au repas, ni les enfants (excepté Carole qui est invitée & occidentale).
La mère des Bansal Guddu nous fait fièrement visiter sa maison : chaque couple a une chambre, les enfants dorment avec leurs parents. Les lits sont immenses, ce sont des tout-en-un avec tables de nuit et étagères combinées côté tête, comme on en voyait en vogue en France il y a une trentaine d'années. Nous nous attendions à du "traditionnel" et nous trouvons de l'occidental désuet ! La terrasse est entièrement recouverte de grillage à cause des singes et autres intrus. La cuisine est uniquement le domaine des femmes.
Nous remercions chaleureusement toute la famille pour cette invitation et cet accueil, et rentrons en fin d'après-midi.
Le soir nous retournerons à ce restaurant pour occidentaux, nous taper du fromage (l'Auroblochon est bon, même s'il n'a rien à voir avec notre Reblochon!) et du pain, puis des jus de fruits pressés.
Un duo joue un vague raga, sitar & tabla, ils ont un look mi-saddhu mi-moine bouddhiste, et les occidentaux présents sont enthousiastes, mais je les trouve particulièrement mauvais.
Ce soir nous n'avons pas flâné, car nos estomacs ont du mal à se remettre de tout cela, déjà que nos intestins ne sont pas complètement rétablis.
J'arrête d'écrire à 23h30, car je veux éteindre la lumière pour pouvoir ouvrir la porte et la fenêtre de la chambre pour faire entrer un peu l'air du soir, sans les insectes.
Au fait j'oubliais : l'Inde a perdu la finale contre l'Australie au cricket.
Enfants jouant au cricket dans la rue (photo de Carole)