« Et maintenant voilà que s’ouvre, la petite porte cachée par le lierre, d’un jardin pétillant de menthe et romarin joueurs de luth.
Entrez ! Entrez donc ! Âmes lascives et porteuses des fardeaux ouatés !
D’abord, veuillez assister à la salutation des fougères.
Prenez place, je vous prie : le cœur y est !
Voyez comme elles chantent dans le silence de leurs fines lignes azurées…
Veuillez ensuite, posant votre bagage, vous asseoir à l’endroit du tourbillon des brumes, celui qui soulève les poussières d’étoiles dans la peau.
Ecoute !
Sans ecchymoses, vous retomberez, fourbus, dans l’herbe bleue du ciel.
Respirez à présent le parfum discret des billes à mille roses, suspendues dans la cave de l’Être,
Fermez les yeux : vous discernez la vie à la racine, n’est-ce pas ?
De retour, dans le manège enchanté des songes, vous pourrez alors vous accorder le regard qui pleure sur le monde : marée de suie qu’un singe endimanché un jour de vent méchant, inventa. »