Aujourd’hui j’ai senti pousser dans mon dos mes ailes de chair.
Doucement, encore petites, comme l’air dans les lignes d’espace.
Mes ailes!
Celles que j’avais délaissées, déçue, dans le jardin calciné de l’enfance,
là où mon cœur intact continuerait à battre tambour :
boum ! boum ! boum !
au lieu de la plage à naître où j’irais, splendide, me reposer : aller-retour-dépité.
Aujourd’hui, j’ai lâché ma dernière baudruche au ciel, sans regret!
Basculé mon désespoir dans la trappe imaginaire de mes nuits.
Bientôt, je pourrai à nouveau parcourir le monde comme un oiseau déploie ses ailes à couvrir de cadeaux les enfants abandonnés dans la ruine du temps.
Oui!!!
Bientôt, le jardin avec les grands arbres, la rivière de pierres parsemée, seront ma maison.