La brûlure du sel

LA BRULURE DU SEL

Après avoir exploré
l'éventail des sensations troubles
reste-t-il encore l'envie
d'affronter la chaude euphorie des couleurs

après avoir transpiré
dans l'épaisseur des bruits confus
pouvons-nous retrouver l'insomnie
du plongeon vers la douceur du coeur

dis-moi
cela peut paraître facile
mais sais-tu où se baigne la fronde
sachant désarmorcer
la mosaïque des pensées tourmentées

lorsque la pénombre a dévoilé tous ses secrets
nulle contorsion ne s'avère assez subtile
pour repousser les vagues reptiles
ces mousses sur les salives acides
s'enroulant autour des poignets tailladés

rongées par le sel
les chaînes d'intensité
gémissent à se rompre

l'ancre des navires respire
bien avant que la marée ne se retire

l'esprit des navires chavire
si l'eau retient leurs soupirs

le désir des navires conspire

jongler jongler
jongler sans effort
sans effort jongler avec la mort

la jouissance mitigée des navires m'inspire

tant d'heures d'heurts tendeurs viennent à moi
pâle du hâle du temps

duel doutant

bouter la détresse
loin des douleurs tresse
un masque ricanant
une compresse qu'on presse
pour se gaver encore un instant
de la fraîcheur d'une langueur si gracile

retenir
parvenir à retenir
la voile du voile
la voix de la voie
tandis que sous les augures aigres et durs
ma délivrance compte les blessures...

De petits joyaux dans ce texte.
Je regrette un peu les efforts pregnants de consonances, mais à part ça j'adhère à la démarche.
Et surtout, j'aime l'ambiance, on s'y retrouve facilement.

Quand on me parle de sel et de navire, j'embarque, quelle que soit la destination et sachant qu'en mer tout ne sera pas pur bonheur. L'important c'est de partir et d'écouter la voix des voiles.
Mention pour: "Rongées par le sel, les chaînes d'intensité gémissent à se rompre"
Un bémol dans ce chant marin, j'aime le jeu des consonances et les allitérations, mais là, il y en a peut être un peu trop.

Mon préféré de toi ici !
Sens, forme, sonorités !

Merci

Amicalement
Cécile

"lorsque la pénombre a dévoilé tous ses secrets
nulle contorsion ne s'avère assez subtile
pour repousser les vagues reptiles
ces mousses sur les salives acides
s'enroulant autour des poignets tailladés..."

Tes mots circulent comme le sang dans nos veines ...

C'est différent. Ca me plaît aussi.

Les images sont moins, disons sont plus, que d'habitude.
Plus diffuses je crois, emmenées dans la longueur. .

Au risque de prendre un coup de sabre, je dirais qu'il n'y a qu'une seule image, une photo macro d'une châine rouillée, dans ses détails profonds.

Un sabord d'or au festival de flibusterie de Saint-Symphorien.

J'ai divagué au ressac des vagues au son sourd. Surprenant.

amitiés

Fracas

Après être passée sur ton site, et l'avoir tant apprécié, j'ai voulu venir ici te lire. Je ne regrette pas.

Tu as des mots clé, forts, justes, imagés, porteurs d'émotions en mille feux.

J'ai moins aimé les deux derniers paragraphes, favorisant davantage la musique des mots que leur sens (à mon avis).

J'aime ton style.