Où es-tu, ô "poulet" pour belle jouvencelle,
Qu’un icelui aède offrait à son icelle ?
Où es-tu, "madrigal", qu’un charmant damoiseau
Glissait dans le corsage blanc de Dame-Oiseau ?
Où es-tu, "billet doux", qu’une amante trop sage
Chiffonnait prestement, les sens bouleversés
Par les vers empressés d’un entiché message,
Griffonnés hardiment en peu sages versets ?
Où es tu, "bergerie", ô belle pastorale,
Bucolique scandée à l’amoureuse, avide
D’une idylle de fleurs d'un émouvant Ovide,
Pastourelle en églogue ou ode pectorale ?
Où es-tu, "héroïde", ô stance cornélienne,
Qu’un Rodrigue des champs disait à sa Chimène
De la ville, en tremblant, ô épître rosé
Tel un philtre fameux en espoirs exposé ?
Dis-tu encor l’hymen, lyrique "épithalame",
Des belles d’autrefois aux messieurs ci-devant ?
As-tu encor, ô "nome", un Apollon d’avant
Murmurant son poème à la fébrile dame ?
Ô "priapée" osée, as-tu vu Rabelais
D’aujourd’hui, prosaïque amoureux des agapes
Et des festins d’amant, abreuvant le palais
De l’amante affamée offrant toutes ses grappes ?
Es-tu, "macaronée", ô "sillette" burlesque,
Encore susurrée au cou par un parleur ?
Je ne saurais penser que tu fus morte ou presque
Du rire de la dame en quête de bonheur !
gepetto