La tristesse me mord

La tristesse me mord


quand la mémoire me fait le bond
tu reviens aussi
dans les jours gris de février
la relation d’une course aux emplettes
parfois on meurt au même moment
dans le même endroit

ton regard coupe comme un diamant
mon calme ou la joie
les nuages sombres collent aux carreaux
tes derniers pas encore d’hier
résonnent dans l’escalier

le temps te dessine à sa façon
le matin tu es terriblement présent
mes mains pleines de pluie
ont l’odeur de saison

l’absence se glisse par la porte d’entrée
tu te perds parmi tous les visages
racontés au hasard sur ma route
je m’assieds sur les marches
gardant dans mes yeux tes éclats d’âme

une pincée d’espoir - la maison de ton regard
des torrents d’amour fou
nos peurs sont derrière
on creuse notre demain
le sémaphore a baissé les bras
un sourire lourd sous la tristesse inclinée
l’abus engourdit

c’est le vertige de l’âge dans le silence hermétique
l’impuissante solitude se cogne d’un mur à l’autre
je plie le coin de cette page de mémoire
je reviendrai ici demain

Tristesse, nostalgie, mélancolie... plus ça va, et plus tu t'y abandonnes, dirait-on.
Toi qui magnifiais, il y a peu encore, l'ambiance d'une cuisine ou le souvenir d'un verger aux accents de Baltique...
Néanmoins tes mots restent lumineux et sensibles, comme toujours...

Un poème de tristesse, quelquefois il en faut...
J'aime particulièrement la dernière strophe.

J'ai vagabondé avec délice aux étages de ta mélancolie.
geho

Oui il faut revenir et ouvrir le livre, il a tant de choses à nous
apprendre...Un jour peut-être tout ce qui est projeté se réalisera et
cela n'est pas qu'une pincée d'espoir...Mille compliments pour ce bel
écrit. LOUP.

Solweig sait "dire" entre les lignes.
Et j'aime bien sûr.