Les mots ont couru longtemps souterrains
Creusant leur mal
Nul ne les soupçonnait et les voilà résurgence…
Elle s’est accroupie nue sur la plage
Et s’est mirée dans l’eau claire
Elle s’est vue belle
Et d’un soupir chassa ses noirs
Mille reflets ont éclairé ses traits sereins
Et le galet se baignant là
Lui sourit de son ombre bleue et lisse
Elle put regarder et suivre les petites ravines
Qui emmenaient les ruisseaux tranquilles et son œil
Vers les horizons marins qui chantent
En rouleaux répétés
Une berceuse à son cœur léger,
Enfin !
Elle se leva et courut vers la mer
Et plongea dans les fonds émeraude
Où les vagues et les algues caressent
Et le silence apaise.
Puis debout, revisita son chemin barbelé dans les dunes d’avant.
Le sable des jours a eu raison de ce blockhaus infâme
Qui s’enlise de son propre poids dans son oubli de vase.
Je viens de là, dit-elle incrédule ?
Fixant la bouche béante aux canons absents et toujours menaces.
Je viens de là
Mais ce jour, la pointe aiguë a saigné d’une fleur
Immortelle
Et jusqu’à l’épuisement,
Elle se laissa bercer par le flot,
Elle nageait !