Regrets Eternels

26/12/07




Défunts pieusement portés,
En terre consacrée au pas des corbillards,
Suivis du cortège éploré,
Des familiers sanglés de noir.
Ils chuchotaient à voix feutrées,
Par respect pour le disparu,
Sur ses mérites, ses qualités,
Les petits travers encore tus.
Mais sitôt la bière enterrée,
On supputait sur les avoirs,
L’ espérance des héritiers,
A qui reviendra le manoir?

Concession à perpétuité...
Que reste il au cimetière?
Les épithaphes bien gravées,
Gisent brisées, rongées de lierre.
“Semper fidélis” obstiné
Uni aux lichens et aux mousses,
Il orne les dalles oubliées
Eparpillées sur les pelouses.
Les noms s’effacent, les dates s’érodent,
Nul ne vient plus se rappeler...
Seuls les primevères attendent
De refleurir pour proclamer,
Que l’Eternité n’a que faire
De prières et de monuments
Gloire des vivants, trop ephémère,
Ni de trompettes du Jugement.



Cimetière de Neuilly (Yonne) décembre 2007

Oui, Morgane, les cimetières me font à moi aussi une drôle d'impression. Autant je peux en admirer le calme, l'architecture des allées boisées et des tombes, autant les gens là dedans me semblent superflus.
Sinon, pour la forme, je trouve que tu as mis trop de virgules dans les 6 dernières lignes. Et puis je pense que le "Ni de trompettes du Jugement" est trop loin de ce à quoi il se rapporte, à savoir "Que l’Eternité n’a que faire,
De prières et de monuments"... en fait, c'est l'avant dernière ligne qui fout le binz... hum, je suis claire, là ?

C'est exactement cete impression que me donne les cimetières...
Faut dire que j'ai grandi en face du Père lachaise qui était plus pour nous un parc de jeux, d'aileurs, on se faisait engueuler par les gardiens parce qu'on ne respectait pas les morts.
Là, dans ce petit cimetière de campagne, j'ai vu des "Concessions à perpétuité" qui tombaient en ruine, d'où l'avant dernière phrase: j'ai voulu dire que les vivants se font plaisir et se donne bonne conscience pour leurs "chers disparus" (des fois qu'ils viennent leur tirer les pieds) mais que ça ne sert à rien, parce que, où qu'ils soient, les "disparus" s'en foutent, ils ont autre chose à faire ailleurs, c'est dans le coeur qu'on les préserve.
C'est la végétation qui donne son charme et la vie à ce petit coin, toujours vivante et sans prétention. dommage que ne sache pas envoyer des photos.
D'ac pour les virgules, j'en enlève.