NDLR Merci à Cathecrit de m'y faire penser et pardon à Coco de dire encore une fois, "Je t'aime" en un poème...
Vous êtes une Capitale :
Je viens visiter, en amant,
Chaque bois, chaque monument,
De l'occiput à l'astragale...
Places, jardins et boulevards,
Entre vos ponts, font la ballade
Pour ma plume et sa promenade,
N'en déplaise à tous les bavards.
Sur les trottoirs des avenues,
Mes mots caressant le bonheur,
De vos passages n'ont plus peur,
Ni des impasses de vos rues.
Ils passent le pont de l'Alma,
D'où je n'aperçois aucun zouave :
Sous lui coule un canal suave,
Sans théâtre ni cinéma.
Rue Sarette, au "Petit-Montrouge",
Les crêts de vos "Buttes-Chaumont",
Font de mon adverbe un chaud mont
Dont le sens en son tréfonds bouge.
Rames de métro sont mes doigts,
Ils empruntent vos Catacombes;
Fuyant de Lachaise les tombes
Et de Pantin comme il se doit...
Ma rime, en vos "Champs Élysées",
Vers votre bois, près du Saint Clou,
Fête Saint-Amant…Mon vers loue
Vos feuillus et roses allées.
Vos cheveux, doux bois de Meudon,
Rassérènent ma main fébrile :
Sa plume a élu domicile
Dans leur chaleur. Ô soyeux don !
Rue Pigalle, nulle odalisque,
Mais une amante à Panthéon,
Dont l'œil, dans le noir est néon
Éclairant mon pied-obélisque.
Madame, pourquoi le nier :
Mes césures font des oreilles
De vos Opéras... Vos merveilles,
Je chante en ces palais Garnier.
À quel pont vois-je la pupille
De votre regard ? Iéna !
Lors votre œil mes mots émoustille :
Je suis potache en son ENA.
Lorsque votre Bastille il prend,
Mon verbe va vers République :
Il n'a aucune raie publique,
Ce corps privé dont il s'éprend.
Ô, je perds en votre Sorbonne,
Près du boulevard Saint-Michel,
Le latin qui fut irréel :
Votre langue est vivante et bonne !
Puis je grimpe vos "Sacrés Cœurs",
Vos rues Lepic, vos "Montparnasse",
Vos "Montmartre" où le tertre en place
Prend mon doigt pour dessinateur...
Votre colonne vertébrale
Devient ma rocade d'Éros :
J'y vais pour, au Trocadéro,
Déposer un baiser-pétale.
Mes lampions se sont éclairés
Près de votre place du Trône !
La foire aux fleurs y sera bonne
Quand vos parfum j'aurai flairés.
Sur votre sein, belle esplanade,
Invalide, je ne suis point :
Je m'y délecte du rond point,
Rose comme une sérénade.
Votre ventre est Palais-Bourbon !
Ma plume court quai des Orfèvres...
Sur votre peau lisse, ses lèvres
Caressent son eau : Que c'est bon !
Quand j'emprunte vos "bords de Seine",
Du quai d'Orsay au quai Javel,
Diplomate, tel un Ravel,
J'écris un boléro pour reine.
Place de la Visitation,
Partis du passage des Suisses,
Mes pieds sur votre vélin glissent
Pour rimer sur votre Nation...
Votre rue de la Michodière,
A l'académie qui rendant fou,
Mon vers sous la coupole bout !
Votre hémistiche est sa chaudière...
Empruntant le pont Mirabeau,
Sur votre eau, par la rue Lecourbe,
Je voyage sur blanche courbe
Vers la gare où le rail est beau...
En allant par votre grand-place,
De la Concorde au parc Monceau,
Je serais, Madame, bien sot
D’oublier votre "Val de Grâce" !
Jardin de votre Luxembourg,
Votre giron fait la causette
Avec ma plume, sa Cosette,
Qui épouse tous ses contours.
Au carrefour de votre étoile,
Ma flamme ne triomphe pas :
Ma main est arc et vos appas
Sont "Palais-Royaux" sans leur voile...
Au Champ de mars, ma plume Eiffel
Vos Tuileries encre. Un Louvre
Au parc Montsouris, je découvre :
Ô jardin de l'existentiel !
Riche séjour, place Vendôme :
J'admire bijoux et écrins.
Un de ceux-là, entre vos reins,
Garde un mystérieux majordome.
Vous me faites don d'un carat,
Moi, "l'inorfèvre" en la matière.
Vous m'enrichissez, ô ma chère !
J'en écrirais un Opéra.
Mes vers deviennent alezans
En entrant au bois de Vincennes
Leur amble au galop les emmène
Par delà l'éther et les ans...
Par ces caresses digitales,
Mes mots parient toujours pour vous :
Je ne perds jamais et l'avoue,
Que je vous AIME en capitales.
gepetto