Je me souviens des nuits, quand la fenêtre de la chambre se découpait dans l’obscurité quand, derrière le volet fermé, la lumière diffusait ses premières marques blêmes… A cet instant, la maison commençait son voyage nocturne, dans l’espace du dehors.
Accrochée aux draps fleuris de mon lit d’enfant, je tourne ma peur sur son ventre. Surtout, ne pas bouger. Faire semblant de dormir. Il y a aussi ce lieu d’à côté, sur la droite. Il ne faut jamais se tourner sur la droite ! Là, vit la Reine, celle qui tue d’un regard. Et puis, le tic tac du vieux réveil avec à l’intérieur la vieille sorcière sillant, sillant la porte fermée de fer qui la tient prisonnière ouf !depuis tant et tant de temps. J’écoute : zic zac zic zac…Tiens, les rideaux de la chambre prennent vie ! et le tableau commence à dessiner ses boules-tourbillons-de-feu dans l’espace rectangulaire des tentures. Ha ! C’est l’instant des sorcières crochues sur leurs balais riant dans le grincement rauque de la chambre…terrifiée !
Instant des premières danses, dans la nuit frénétique, qui commence…