Démonologue

- D'un Chevalier à sa Dame -

Je suis descendue armée
..........Dans l'enfer des yeux
Que tu portes déphasée
..........En miroirs de feu

Parmi les bourgeons infâmes
..........D'une plaie qu'on gratte
Un passé suppure en flammes
..........Poison et stigmate

Tortures identitaires
..........Qui saignent à nu
Mordant les immortels fiers
..........Enfants Absolu

Les voilà, ces sangsues sombres
..........Dépeçant ton front !
Et ma haine en lames d'ombres...
..........Là ! Démons, Démons !

Que commence le carnage
..........Le sauver, l'espoir
En toi fragile et sauvage
..........Ô lumière noire

Cet attrait rongeant ton sein
..........Douce déchéance
Entonne et bats son refrain
..........Agonie, silence !

Protège toi, mon aurore
..........Résiste, je viens
Protège ton âme encore...
..........Mon Autre... Je viens.


[ support musical : #1 crush - Garbage, dès que j'aurai trouvé un lien avec la bonne version... ]

[ edit : Modification de la ponctuation - elle était trop marquée, bien vu et merci Constance :-) ]

J'aime beaucoup la fin de ton texte, ces derniers vers sont dignes d'une tragédie antique. Et quelle flamboyance...
Mais tous ces points d'exclamation, tu es sûre que c'est bien utile ? Tes mots sont à mon sens assez forts pour se passer de cette ponctuation qui finit par être un peu envahissante.
Bien sinon le titre, j'aime.

Ame torturée en péril, en proie aux succions des bassesses de ce monde. On dirait un coeur dégoulinant tout chaud au sol, sans cage thoracique. J'aime cette impresion de cri torturé, d'urgence à sauver l'espoir.

" Protège toi, mon aurore
..........Résiste, je viens
Protège ton âme encore...
..........Mon Autre... Je viens."

Un combat vieux comme le monde, en effet!
Touchée.

Quelques accents de Baudelaire dans le fond, et moins cet aspect "scientifique" qui caractérisait certains autres de tes textes.
Tu atteins une certaine grâce poétique.

Le rythme haletant porte le texte jusqu'à la fulgurance. Trés imagé ,j'adhère volontiers à une telle écriture.

Des mots démoniaques, des mots qui remuent l’imagination,
qui se noient dans la couleur sombre de tes vers, sauf… à la dernière strophe,
où une autre couleur presque rose apparaît.

Le titre superbe! Cordialement Solweig