Ils chantaient faux une barcarole,
Qui faisait rire le chauffeur.
Ils rêvaient encore de gondoles,
C’étaient de gentils voyageurs.
Ils avaient croisé à Florence,
Les pas de Dante et de Virgile.
S’étaient enivrés des fragrances,
De la Toscane, jardin fertile.
Vu à Rome l’ombre des Césars,
Sur les gradins du Colisée.
Romulus enlevé de son char,
Sur le fût d’une colonne brisée.
A la Sixtine, sous les plafonds,
Ont senti l’Ange peindre encore,
Les mystères les plus profonds
En gloire d’azur, rehaussée d’or.
Pise a penché pour eux sa tour ;
Pompèï montré ses peintures.
Ils emportaient dans leur retour,
Des légendes en enluminures.
C’est juste en passant la frontière,
Que le car blessé s’est couché.
Là, sur l’aire autoroutière,
Que le rocket les a touchés.
Dans la chapelle ardente,
Leurs proches viennent pleurer.
La terreur, imbécile sanglante
Une nouvelle fois s’est illustrée.
Ils s’en revenaient d’Italie,
Et faisaient rire le chauffeur
Aux sérénades de Napoli
C’étaient de gentils voyageurs.
Ecrit il ya quelque siècles. Je le ressort rapport à l'accident du car polonais... Juste que, c'est pas la même approche des "morts inutiles"