Comme un œil dans le ciel
Et plus souffle ni bruit
Et son masque en spirale
De nuages étirés, langues grises.
La ville à l’aplomb du cœur calme
De la dépression.
Puis la demie nuit avec ses pleines gifles de vent
Les gouttes qui mitraillent
Et les filets qui courent roucoulants
Et emplissent la cour.
Au plus bas l’eau,
Toujours au plus bas
A gonfler le lit
A ignorer les bords
Et envahir les champs du fond.
Des chevaux qui subissent
Debout, pensifs et passifs, presque bêtes
Et un héron qui guette,
Et posées sur le lac éphémère
Les mouettes qui glissent blanches.
Janvier pisse sa crue
Débordant la rivière et creusant ses ornières.
Les piles du pont s’épuisent à résister,
Que peut-on à tant d’eau ?
Attendre.
Le ciel et les collines, déjà,
Toilettés sont comme neufs.
La Vilaine bientôt
Reprendra son cours paisible
Et les promeneurs ses berges pacifiées.
Les eaux terre en fond de teint mouvant
Valorisent les arbres cils
Dorés de soleil humide
Et dessus les écailles de la falaise pourpre du Boël,
Fermer les yeux au vent doux
Vous caresse printemps.