Calibre 357 rasta

CALIBRE 357 RASTA

Brocante de destinées
écrabouillées à la barre à mine

derviche coolos punk
par intérim fortuit
funambule
( listen to ) rope dancer ( de Machiavel )
je surfe sur l'écho probable des vents
en délirant collé/serré

le sillage de la balle me divertit
tandis que j'utilise son impact
comme tarot divinatoire ménager

" Je vais et je viens..."
me demandant si un jour
adviendra ne fut-ce qu'un seul?
jour

déambulant
les poings au fond des poches du bomber
dans les dédales de la centrale électrique
en partie dynamitée par Maurice Dantec
j'ai humé les fulgurances contradictoires
mais roborotives
zapant l'apitoiement sur soi

je souhaitais alors plus que jamais
m'extraire des simagrées du je
étant même disposé à planquer mon nombril
sous des tonnes de camouflage adipeux
et à le laisser pousser des dreadlocks
afin qu'elles songent que j'étais dinguo
et me laissent en tête à tête combattif
avec les milliers de pages
mendiant mon attention inconstante
partout sur les étagères de la maison
ainsi qu'avec quelques blogs
dont le tien bien entendu
qui au fil du temps
devint myosotis guérissant des charniers
mandragore dont les larmes aigres-douces
prodiguent l'allégresse à l'errant à la démarche chaloupée

sais-tu qu'ils sont nombreux
ceux et celles qui souhaitent
que jean-marc quitte ses rôles confortables
afin de s'avérer plus performant

et voici que par toi
ne réclamant rien
je me dis
pourquoi pas un peu

puis avalant une ample gorgée
de Thé des Bédouins
je songe encore
jouons-nous?
ne jouons-nous pas?

je l'ignore
mais dans le fond peu importe

je ne pense pas que nous blesserons
toi
moi
nous
les autres
l'Autre

il me semble même
que nous ne sortirons pas meurtris de ces échanges
puisque nous militons pour le bleu du ciel
et non pour les draps déchirés

si nous osons bouter les phrases
un peu au dehors des ornières
dans lesquelles elles s'avachissent
depuis trop longtemps
de ce côté du monde
peut-être même serons-nous un peu utiles

je ne souhaite rien de plus

si c'est n'est peut-être
que tu souries
en terminant la lecture de ce texte.

Jim... admirative et tournebouleversée par ton poème, j'ai terminé la lecture de ce texte, et je ne manque pas de sourire.

On dirait que tu te lâches en un surréalisme dont les touches abstraites et décalées n'empêchent pas un certain fil conducteur dans le propos.
Du "automatique-like" plutôt bien léché.
J'aime ton implication et ton champ lexical explorateur.