Je ne sais si quelqu'un ici a lu "L'élégance du hérisson", de Muriel Barberey. Une libraire, avec laquelle j'en ai parlé récemment, m'a dit que ce livre a moins fait l'objet de critiques littéraires que de bouche à oreille, et son succès fulgurant ne peut plus m'étonner.
Je dirais que c'est le livre qui m'a le plus bouleversée d'entre tous ceux que j'ai pu lire jusque là.
Pour la simple raison que ses multiples échos en moi m'ont littéralement renversée, prise au plus profond de mes tripes, investie comme rarement j'ai été investie, sans doute parce que tout ce qui y est écrit était déjà dans mes tréfonds, sauf que je ne l'aurais jamais dit aussi subtilement.
L'essentiel du livre se base sur la pensée de deux personnes dont on peut dire (quand on est stupide) que tout les oppose. Absolument tout. Alors qu'en réalité, tout les rejoint. Puis vient un troisième personnage important, dans la somme globale de tous ceux qui gravitent autour de ces deux principaux.
Des réflexions renversantes sur la vie, l'art, la condition humaine, sa bêtise et sa beauté, les efforts ou les lâchetés, les masques que l'on porte pour se protéger de cette bêtise, et le profond du profond, l'essentiel sans doute.
Des réflexions extraordinaires, au point que la libraire me disait : les psy s'en servent désormais pour suggérer ce livre à leurs patients.
Je veux bien le croire.
Je ne sais s'il me laisse pantelante ou espérante. Je ne sais pas encore le dire. Mais sa force est telle, que je viens de l'achever et ai déjà recommencé la lecture, stylo en main.