Je le savais rangé quelque part
Entre Zola et Freud
Le roman de Marguerite de Crayencour
Dite Yourcenar : « L’œuvre au noir ».
Vingt cinq ans entre deux lectures
Et seul le papier d’une mauvaise édition a jauni.
La pensée reste égale d’actualité sur des sujets éternels :
Religion, pouvoir, intolérance, argent, cruauté,
Chair et passion,
Famille et misères.
La vieille dame sans âge m’avait ouvert les yeux
Par Zénon de Bruges :
La distance à prendre de la génération d’avant,
Dans un texte paru en 1 968 !
La gangue à fracasser qui contient l’or,
Aller chercher aux racines la clef de cette enveloppe
Qui enferme le désir propre à quelque nœud existentiel.
Et ne jamais perdre son fil.
Tant et tant d’enfants perdus sauvages
Accompagnés depuis :
S’en sont sortis ceux qui savaient déjà qu’une clef
Serait utile à fabriquer
Pour les autres, la bulle trop hermétique
Ne se prêtait pas à l’éclosion à cet instant
Pourtant propice de l’adolescence
Où la conscience s’aiguise
Et le chemin se prête à bifurquer…
Chaque engluement au passé vécu comme un échec.
Et puis cette pensée qui persiste à travers les années :
Le rapport au sacré, l’élévation besogneuse d’âge en âge,
L’alchimie au travail pour atteindre la merveille intérieure,
La faiblesse utile des sens
A vivre sans culpabilité, seulement dans le respect de l’autre,
Et la mort qui s’approche : saurai je la décider
Plutôt que la laisser aux mains d’autres qui déraillent
A ignorer les gens, leur besoin d’en finir
Et à entretenir leur bûcher chimique ?
Ce fut une belle rencontre, mise en veille sur le détail,
Jamais sur le fond.