C'est terrible, ce texte. On le lit, on se noie, et en essayant d'en sortir, une seule envie : partir sur la pointe des pieds pour laisser derrière soi la folie, partir sans dire ce que l'on en pense parce que simplement y réfléchir, c'est risquer de s'engloutir.
Mais je comprends, je comprends trop bien, et j'ai trop flirté avec les gouffres pour ne pas savoir encore les regarder en face.
Je suis profondément remuée par ce texte. Parce que je l'imagine écrit comme on pleure, comme on crache, d'une seule traite hypnotique. Peut être pour cela il exerce une attraction douloureuse et vertigineuse. Et dans ce hurlement intérieur, un hurlement qui vient de loin, réfléchi, digéré presque, conclusion à une douleur qui ne part pas, tu nous bouscule presque en vers. Tes mots, ton écriture quasi automatique, s'exprime avec une cohérence de rythme et de sonorités qui là m'achève.
Un texte-transe, une sorte d'extase de la douleur. Je ne sais pas si je serai capable un jour d'écrire une telle chose, mais du moins je comprends.