Les corbeaux et les sansonnets
Par bandes passent dans le ciel
Dans l'air neigeux, par dessus genêts
Et s'abattent dru comme grêle
Sur les labours de ce pays
Mon beau pays par l'hiver soumis
Quand reverrons-nous l'hirondelle
Noire et blanche, noire et blanche
Quand reverrons-nous l'hirondelle
Blanche au ventre et noire aux ailes
Les arbres dressent branches nues
Vers les cieux gris silencieux
Tendent leurs branches nues vers les nues
Tandis que des loups orgueilleux
Hurlent partout sur le pays
Mon beau pays par l'hiver soumis
Quand reverrons-nous l'hirondelle
Noire et blanche, noire et blanche
Quand reverrons-nous l'hirondelle
Blanche au ventre et noire aux ailes
Sur la campagne démembrée
Que le vent transit toute entière
En place des talus arrachés
Poussent les arbres des cimetières
Plantés tous noirs sur le pays
Mon beau pays par l'hiver soumis
Quand reverrons-nous l'hirondelle
Noire et blanche, noire et blanche
Quand reverrons-nous l'hirondelle
Blanche au ventre et noire aux ailes
Les gens immobiles se taisent
La langue engourdie dans la bouche
Serrés autour de l'âtre où les braises
Rougeoient comme les tas de souches
Qu'on voit fumer sur le pays
Mon beau pays par l'hiver soumis
Quand reverrons-nous l'hirondelle
Noire et blanche, noire et blanche
Quand reverrons-nous l'hirondelle
Blanche au ventre et noire aux ailes
Les corbeaux et les sansonnets
Par bandes passent dans le ciel
Dans l'air neigeux, par dessus genêts
Et s'abattent dru comme grêle
Sur les labours de ce pays
Mon beau pays par l'hiver soumis
Quand reverrons-nous l'hirondelle
Noire et blanche, noire et blanche
Quand reverrons-nous l'hirondelle
Blanche au ventre et noire aux ailes
Une chanson de Gilles Servat en écho au poème de Geho