Les travailleurs de l'espace

ils ont caché des pierres
grosses comme des poings
dans leurs chaussures
pour ne pas perdre pied

ils ont mangé du plomb
lourd comme de l'air liquide
pour cesser de dire
des bêtises

ils ont arraché du ventre de leur mère
la gerbe de blé qui sentait si bon
la vie

ils mesurent la hauteur du miroir
qui les regardent

sans savoir

les enfants qui n'ont plus de maître
jettent à la figure du destin
cinquante kilos d'âme et d'histoire
quelquefois plus
quelquefois moins

ils reniflent
le désespoir

comprenant
plus vite que la lumière
absorbant
comme des éponges à ultra sons
le vide
intersidérant
de notre système
scolaire

je ne serai pas un homme mon père

je serai le meilleur

seulement.

Tu n'as pas choisi la facilité, avec un tel texte. Très intéressant, en tous cas, même s'il doit me manquer quelques
clefs pour comprendre parfaitement tes arguments.
Contente en tous cas de te revoir ici !

Il me semble que je comprends...
Ceux qui grandissent sans racines, sans amour... face à un monde tout cru, à dévorer avant qu'il ne les dévore.
C'est en tous cas ce que j'ai entendu pour ma part. Ce poème est fort.



http://margo06.bloxode.com

Conflit des générations, adaptation à la société moderne, ambition insolente et souvent efficace de celui qui peut face à la pondération de celui qui sait, et qui appelle cela de l'ingratitude immature, projection dans un avenir de SF...

Tu choisis bien tes mots, et je suis content de les retrouver.