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Je trouve pour ma part ce texte un peu convenu lorsqu’on sait ce que tu es capable d’écrire.

Comme si tu avais trouvé une recette qui te permet de « dire » dans un style original soit et très personnel, sans pour cela faire réellement acte de création.

Je me permets de te le dire parce que j’ai moi aussi tendance à tomber dans ce genre de piège. Je pense que cela tient au fait que tu t’es en quelque sorte « installée » dans une forme de désespoir.

Bien sûr, le monde est cruel et d’autant plus cruel lorsque l’on est sensible et blessé mais je crois fermement que le désespoir tout autant que l’espoir d’ailleurs sont des « états » qu’il nous est loisible de dépasser.

Il me semble que « l’artiste » est justement celui qui est à même de « prendre » de la hauteur .

A ce titre, la « souffrance » ne doit pas être une fin, c'est trop facile!et l’occasion d’une fuite et d'un déni de soi, mais un moyen.

Puisque toute création est un acte de dépassement de soi .

Affectueusement,

Margo.

Déjà commenté ailleurs, mais je suis content malgré tout que tu le postes ici !

Attention au coup de foudre, lorsque tu as les pieds dans l'eau, quand même !

Ce petit mot parce que j'ai peur de m'être fait mal comprendre avec mon com. C'est pas évident de faire des "critiques"! Je n'aime pas trop ça en général et pourtant quelquefois, elles m'ont bien aidée! Si je me permets de te dire ces choses, c'est justement parce que je sais que pour toi "écrire " n'est pas simplement comme on dit un "moyen de t'exprimer" mais bien plus! Tout ce que tu écris est fort et c'est pour cela qu'on devient exigeant! Donc comme je suis exigeante, je me dois de te dire ce que je ressens pour que tu ailles encore plus loin. Pour que tu repousses les limites. Prend le donc comme un compliment! Encore un! Bisou.
Margo, une fan!

Filo, merci pour le conseil, je tâcherai de ne pas me laisser électrifier.

Margo, je prends très bien tout ça, bien sûr. J'y vois plusieurs directions ; le style qui m'emporte, parce qu'il fait désormais partie intégrante de ce que je suis sur le plan de l'écriture, quelque chose qui m'appartient et qui veut se traduire ainsi et pas autrement, dans cette forme de petit texte. Il est évident que si je voulais écrire sur le thème du laisser glisser sous forme de roman, de théâtre, ou de nouvelle, je m'y prendrais autrement.

Et puis la relation à soi. Ici, il n'y en a pas vraiment, ou plus exactement seulement en partie. Je veux dire par là que j'ai écrit ce texte dans un état d'être tout à fait paisible. C'est donc de manière détachée que j'ai abordé ce thème qui m'est passé par la tête.

Le paradoxe entre la joliesse de l'eau qui s'échappe, qui ronge tranquillement et transforme la nature, et l'échappement des idées noires, m'a permis, dans l'usure des chevilles jusqu'à les rompre, d'aller au bout du thème "laisser glisser" (sous entendu laisser partir librement). Je me suis servie de ces deux éléments pour traiter le sujet, en quelque sorte.

Je précise qu'il a été écrit en atelier d'écriture, donc assez vite, finalement.

J'aimerais des fois sortir de mon style prose poétique pour explorer d'autres choses, mais quand je sens qu'un texte vient sous cette forme, je ne le retiens pas, je le laisse venir. Un peu comme un volet littéraire qui fait partie de moi et que je ne veux pas voir mourir, continuant à l'entretenir quand il se présente, sous forme de marque de fabrication, en quelque sorte. Ce qui ne m'empêchera pas d'aller fureter dans d'autres formes, car je mûris quelques idées à ce sujet.

Merci en tout cas pour ce regard que j'apprécie toujours ô combien.

J'aime bien quand tu éclaires ainsi ton texte, surtout la façon dont tu l'as écrit, le contexte, la genèse.
Ce n'est pas du tout une obligation, tes textes reflètent tellement les élans de ton coeur, le fond de ton âme, que je n'ai nul besoin d'explication. Mais c'est intéressant.
Ici, j'ai ressenti une sorte d'allégresse, quelque chose d'infiniment jeune, et joyeux, bien que doté d'une sagesse immense et ancienne. Un sentiment d'apaisement, malgré le passage terrible vers la fin : "J'ai des vertiges à fuir le monde...".
Libération, légéreté.

Merci, ma belle Amie, pour tout ça. En ce moment, j'écoute un blues assez extraordinaire, qui fait que si je devais reprendre le texte, il serait différent, doux-violent, triste en tout cas. Une musique assortie à mon état de l'instant.

("in the upper room" par Mahalia Jackson?)
ton texte très "fort" et le fil qu'il a déclenché aussi sont autant d'envies qui naissent à se repaître ici...
sans doute il y aurait lieu de faire un parallèle entre poète et prophète: ces images qui cinglent sont bien "message".
J'aime ce ruissellement des mots nés de l'observation du ruissellement de l'eau .
merci, Romane
Mick
(PS: le goéland rentre ce soir, repu de fraternité!! sourire)

Mick ! J'adore te voir débouler, ô frère de qui tu sais que je sais que nous savons, et j'adore que mes petits mots te plaisent et t'emportent dans mon univers comme s'il était le tien.
Merci, merci, merci.
J'aimerais bien vous voir, vous deux. Pas qu'avec la voix.

j'ai lu ce texte avec l'idée qu'il aurait été presqu'écrit sur le vif, en situation. La pensée suit le fil de l'eau, s'échappe , y revient, rêve, se nettoie de ses noirs. Il y a bien quelques passages trop vite emballés à l'emporte pièce, ou saturés d'adjectifs, mais de l'eau qui déborde de mots, c'est naturel, non?
Je crois que c'est un premier jet, non? Il me convient bien comme ça. Bises.