Belteine

30/04/08





I) LES ORIGINES CELTIQUES




On ne peut parler du début de Mai et de la Nuit de Walpurgis sans parler de Belteine, la fête celte.

Et comme tout ce qui touche à la religion celte et ses pratiques, difficile de connaître avec précision tous les éléments tant la chrisitanisation et les âneries des “celtisants” du XIXème siècle sont passés en versant des couches exogénes sur les origines.
L’ethymologie est pour la seconde partie:tene qui signifie “feu”, mais nul ne sait si “Bel” se réfère à Bénélos (que les romains ont assimilé à Apollon ou à “bel” qui signifie “brillant”.
Il pourrait même dérivé de “bil tene” feu ffavorable, parce que sauter entre deux feus de Belteine c’était s’assurer une bonne destiné, un bétail en bonne santé et la prospérité. pratique que l’on retrouve dans les croyances entourant les feux de la St Jean. Mais finalement, tout ça se rejoint, le feu est brillant...

Dans la mythologie irlandaise, les événements qui marquent la fin d’un ordre ancien et le commencement d’un autre ont fréquement lieu à Belteine. L’ histoire mythique de l’Irlande consiste en une série d’invasion de différentes races qui tour à tour devinrent dominantes. les “Tuatha Dé Danann” (la race des dieux) arrivent en Irlande à Belteine, chevauchant des nuages noirs. Toujours dans le temps de Belteine, les “Mils” humains, ancêtres des irlandais arrrivent sur la côte ouest dans des navires qu’ils brûlent (pour être sûrs de ne pas revenir en arrière) et vainquent les Tuatha pour devenir les nouveaux maîtres.
Enfin, St Patrick (dont on sait qu’il fut druide avant sa convertion au christianisme) alluma un feu sur la colline Slane à Belteine pour proclamer le triomphe du christianisme sur les anciennes religions.
Ce qui est sûr c’est que le feu est lié inextricablement aux rites de Belteine, et que pour vivre les “passages” d’hiver à l’été sans heurts, les irlandais dévellopèrent de nombreux rites et cérémonies.

II) BENELOS

Benelos était un dieu solaire, peut être lié à la fête de Belteine
Son culte était trés répandu. des sanctuaires lui étaient consacrés sur des sources curatives car on attribuait au soleil des proprièté médicinales quand il était associé à l’eau.
Il se peut qu’un sanctuaire lui ai été dédié en Forêt de Brocéliande, dans la clairière où jaillit la Fontaine de Barenton: si vous prenez de l’eau de la fontaine dans une coupe et que vous la versez sur la margelle, vous déclenchez un orage!
L’ancien nom était : Belenton, une contraction de “Bel nemeton” les “nemetons” étaient les clairières sacrées. mais on ne le trouve pas en Irlande sinon sous une forme voilée!
Allez vous y retrouver!

III) LA BENEDICTION DU FEU

La veille de Belteine les druides et leurs successeurs se rassemblaient sur de hautes collines orientées au soleil levant. ils venaient allumer les grands feux qui apporteraient le pouvoir du soleil à la Terre, sacrifier et purifier toute la communauté et les troupeaux pour préparer le cycle nouveau.
Le feu était un intermédiaire entre les hommes et les dieux, les pouvoirs élémentaux du Monde Supérieur qui déterminent le sort des troupeaux et des récoltes.
A noter que pour les celtes, le feu n’est pas un “élément” au sens ou nous l’entendons puisqu’il participe des trois autres, c’est pourquoi le tryskel n’a que trois branches, le feu est au centre.
Des offrandes sacrées étaient jetées dans le feu pour obtenir leur bienveillance, envoyées vers le ciel sur les flammes qui étaient des mains levées en prière. Je trouve cette image trés forte et trés belle...
Le feu venait comme une bénédiction des dieux. les pratiques liées aux feux de Belteine sont attestées jusqu’au XIXème siècle, elles persistent malgré la christianisation qu’elles intègrent.
Quand le feu mourait, les braises étaient jetées parmi les plantes en herbe, pour leur assurer une croissance favorable, tandis que chaque maisonnée en apportait quelques unes pour allumer un feu nouveau dans son foyer.
Quand le soleil se levait, ceux qui étaient restés le voyaient danser de joie trois fois à l’horizon avant de sauter dans le ciel, dans toute sa gloire estivale.

Pour allumer le feu de Belteine, il fallait neuf bois sacrés: Saule (rivière), Noisetier (rocher), Aulne (marais), Bouleau (cascade), Frêne (ombre), If (résistance), Orme (colline), Chêne (soleil).

IV) LA ROSEE DE MAI

Les jeunes filles qui allaient avant l’aube se laver dans la rosée obtenaient selon la coutume un joli teint. un truc qu’on commence à retrouver dans certains cosmétiques “tendance”.
Pour les anciens celtes, la rosée de Mai avait des propriétés magiques, vitalisantes qui rendaient les champs fertiles. Le blé et le lait, aliments de base, étaient appelés: Druchta Déa: la rosée de la déesse.
Marcher dans la rosée de Mai prévenait les plaies aux pieds, les hommes qui s’y lavaient les mains devenaient habiles à faire les noeuds des filets. La rosée collectée dans les corolles d’aubépine était spécialement efficace car l’aubépine est l’arbre sacré de Mai...

Un trés grand nombre des coutumes du 1er mai consistait à asperger les gens d’eau des sources et bassins sacrés.
En Cornouailles, le 1er mai était appelé Jour de la Tasse ou Jour d’Immersion parce que les jeunes hommes revendiquaient le droit d’asperger d’eau quiqonque ne portait pas une branche d’aubépine.

A Beltaine le feu qui appartient au royaume du ciel et l’Eau qui appartient à l’Infra Monde s’unissent dans un mariage divin, qui a pour fruit la fertilité de tous les êtres vivants sur Terre, le royaume du “Milieu”. Ca vous rappelle quelque chose? Tolkien était irlandais et grand celtisant...

V) FAIRE ENTRER LE MOIS DE MAI

Entre coucher et lever du soleil, à Belteine, les enfants irlandais allaient dans les champs cueillir des fleurs aussi jaunes que le soleil: coucous, primevères, boutons d’or et fleurs d’ajoncs (je viens de le faire, sans savoir mais peut être si, au fond, je savais...)
Ces fleurs jaunes ne servaient pas à faire des bouquets mais symboles du soleil dispensateur de vie elles étaient attachées aux portes et aux fenêtres, leur pétales étaient éparpillés sur les seuils de la maison et de l’étable, comme protection contre les êtres enchantés de sortie à cette époque critique de l’année.
Enfin les jeunes hommes faisaient des bouquets qu’ils laissaient secrétement sur le pas de la porte de leur bien aimée.
Mai est le mois des amoureux.
L’aubépine est courament appellée “Le Mai” et associée à l’acte sexuel.
Dans la grèce antique, son bois était utilisé pour la torche nuptiale et les épousées portaient des couronnes d’aubépine.
Elle est sacrée aussi pour les esprits qui viennent se ballader dans notre monde à cette date.
Belteine est en irlande l’une des trois nuits des esprits (les deux autres sont la St Jean et bien sûr Samain).
L’aubépine est appellée “Arbre des Rendez Vous Amoureux des Esprits”., elle poussait souvent sur les tertres funèraires, aux carrefours et autres seuils de l’Autre Monde.
Dans beaucoup de chansons traditionnelles dont la fin est tragique pour les amoureux, on “plante une épine sur la tombe de la fille”, épine qui croit jusqu’à embrasser l’arbre planté sur celle du garçon. l’amour se prolonge au delà de la mort par la force du végétal puisée dans la terre et qui croît grâce au soleil.

Dans toutes ses légendes, dans tout ces rites, il y a une puissance jaillie de la Nature, avec laquelle les pratiques réconcilient.
Faites “Entrer le Mai”...
J’adore vous parler de tout ça, j’en découvre tant en cherchant... et ça me rapproche de “l’Autre Monde”.