B) LES SAINTS
Le 4 : Dominique (1170/1221)
Dominique (étymologiquement : serviteur de Dieu) est né dans la famille noble des Guzman.
Fondateur de l’Ordre mendiant des Dominicains, sur le modèle des franciscains, il est surtout connu pour sa prédication contre l’hérésie cathare.
Mais contrairement à la légende (propagée dés le Moyen Age par les dominicains eux-mêmes), il ne fut pas le premier inquisiteur ni le fondateur de l’institution.
L’Inquisition est fondée en 1233 par le pape Grégoire IX, alors que Dominique ( Mort en 1221) a quitté le Languedoc dés 1216 pour se consacrer à l’organisation de son ordre.
Il a cependant fait preuve d’un grand zèle dans la chasse à l’hérésie :
"La Sainte Vierge lui apparut et lui enseigna définitivement en lui ordonnant de la répandre, la dévotion du Rosaire, qui fut bientôt le plus terrible fléau de l’hérésie "
C’est en effet au XIIIème siècle que se répand le « Culte marial » et que la Vierge prend de plus en plus d’importance dans les rituels de l’Eglise Catholique.
Mais le « plus terrible fléau » du catharisme n’a pas été le Rosaire…
Le 10 : Laurent, diacre et martyr (259)
Célèbre pour son martyr sur un grill, il était diacre du pape lui-même martyrisé.
Philippe II roi d’Espagne a fait construire le palais de L’Escurial, à Madrid, en forme de grill, en hommage au supplice de St Laurent.
C’est la nuit de la St Laurent que les étoiles filantes sont les plus nombreuses. On les appelle « Larmes de St Laurent "
Le 13 : Ste Radegonde, reine de France (519/587)
Beaucoup moins connue que les deux précédents, Radegonde était fille d’un roi de Thuringe, elle fut prise par Clotaire, roi des francs dans une guerre.
Clotaire la traita avec égard, la fit baptiser, et alors qu’elle voulait consacrer à Dieu sa virginité, il l’épousa.
C’était la règle, on épousait en compensation celle dont on avait massacré la famille. Pratique qui va perdurer, on la retrouve dans la version originale du Cid. Ce n’est pas par amour que Rodrigue (qui était au passage un drôle de numéro) épouse Chimène, mais pour compenser le meurtre de son père.
L’assassinat de son frère par son époux fournit à Radegonde l’occasion qu’elle attendait.
Comme l’évêque de Noyon hésite à recevoir ses vœux (il ne voulait pas se fâcher avec le roi) elle coupe elle-même ses cheveux, dépose ses ornements royaux sur l’autel, et fonde aux environs de Poitiers, un monastère où elle meurt en odeur de sainteté.
Le 18: Ste HélèneSa gloire essentielle est d’être la mère de Constantin, le premier empereur chrétien.
Elle aurait découvert la Vraie Croix.
Selon ses contemporains c’était pas vraiment un cadeau !
Le 20 : St Bernard (1091/1153)Fondateur de l’Abbaye de Clairvaux
Il entre au monastère de Cîteaux, un ordre austère face aux fastes de Cluny, à 19 ans, entraînant avec lui 6 de ses frères et 24 autres jeunes gentilshommes.
Les débuts à Clairvaux sont difficiles, à cause de la sévérité imposée par Bernard. Mais l’afflux de candidats impose la fondation de nouvelles maisons.
Les « bénédictins blancs » (tous se conforment à la règle de St Benoît) s’opposent aux « bénédictins noirs » sur la façon d’honorer Dieu.
Pour Cluny rien n’est trop beau et les églises sont magnifiquement ornées.
Pour Bernard, cette opulence, cette abondance d’images distrait le fidèle de la vraie méditation et les abbayes cisterciennes sont très dépouillées.
Ce qui n’empêche pas les cisterciens de s’enrichir par les donations et les entrées de moines (ceux qui venaient de familles riches n’arrivaient pas les mains vides mais faisaient des dons, parfois somptueux au monastère qui les accueillait). Ce sont en outre, dans un début de siècle où l’agriculture se développe, d’infatigables défricheurs.
Il rédige de nombreuses lettres pour inciter à la réforme du reste du clergé en particulier les évêques, qui n’apprécient guère ! C’est révélateur du rôle joué par les moines au XIIème siècle et des tensions entre clergé régulier (les moines vivant hors du « monde » selon la règle), et le clergé séculier (prêtre et évêques, qui vivaient parmi les hommes dans le siècle).
Bernard devient une personnalité importante et écoute dans la chrétienté.
Il fait accepter l’Ordre du Temple dont il rédige les statuts, défend les droits de l’Eglise contre les princes temporels, et conseille les papes.
Partisan d’une ligne traditionnaliste (dans l’esprit de St Augustin) il combat violement les thèses d’Abélard, qu’il fait condamner au concile de Sens en 1140.
Il prêche la 2ème Croisade à Vézelay en 1145.
Canonisé en 1174, il est déclaré Docteur de l’Eglise par Pie VIII en 1840.
Grand orateur, théologien instruit et convaincu il se caractérise par son conservatisme et sa rigidité.
C’est pas lui qui a inventé le chien…
Le 24 : Barthélemy (Apôtre mort vers 71) :Surtout célèbre par l’un des plus grand massacre des Guerres de Religion en 1572, Barthélemy était l’un des compagnons de Jésus.
Après la Pentecôte, il évangélise les Indes et arrive en Arménie où il réalise de nombreux miracles et convertit le roi et sa famille.
Ce qui ne plaisait pas à tout le monde. Saisit par le frère du roi, Barthélemy meurt écorché, et pour faire bonne mesure, on lui coupe la tête.
La très chic île de St Barth, aux Antilles françaises doit son nom au frère de Christophe Colomb.
Le 25 : St Louis, Roi de France (1215/ 1270)
Vous connaissez, et comme j’ai pas la fibre hagiographique, je vais ternir l’icône.
Louis IX ne fut pas l’un des plus grands rois que la France ait connu.
Il ne doit sa canonisation qu’au désir des capétiens d’avoir aussi leur saint dans la famille. Les anglais et les allemands ayant le leur, on pouvait pas faire moins.
Pieux, il l’était certes, mais … les mauvaises langues contemporaines racontent que c’est pour échapper à sa mégère de mère (Blanche de Castille) qu’il est parti aux Croisades…
Où il fut fait prisonnier par les sarrasins, ce qui coûta au pays un max pour la rançon.
Il fit construire la Sainte Chapelle (c’est une merveille du gothique) comme un immense reliquaire pour les morceaux de la Couronne d’Epine et de la Vraie Croix rapportés des Croisades.
On lui doit entre autres cette charmante loi qui condamnait les blasphémateurs à subir aux lèvres la marque d’un fer rougi au feu. Celle qui contraint les juifs et les hérétiques repentis à porter sur leurs habits une «roue jaune (c’était pas encore l’étoile), la fermeture des étuves considérées comme lieu de débauche (il s’y en passait de pas triste c’est juste) et la relégation des prostituées dans un quartier spécifique.
C’est de cet ahuri intolérant et confit en dévotion qu’on a fait un saint, bon, c’est pas le seul, mais comme emblème de la France...
Mar 19 Aoû - 3:52
