J’ai choisi ce morceau de pluie
Au soir d’un visage vierge,
Un peu d’ange au cou de la nuit,
Une larme expirant d’un cierge.
Ces notes chuchotant baisers
S’enterrent dans l’abysse rose,
Pour nourrir la mort cicatrisée
De tous ces sourires d’hypnose.
Le temps lui a encore maigri
De quelques centaines d’amour ;
De pâquerettes un peu aigries,
D’effeuiller un rêve en velours.
Et quand joue ce morceau de pluie
Au théâtre d’une vie vierge,
Les corps s’envolent dans la nuit,
Le jour renaît quand s’éteint le cierge.