Ses paroles étaient tuées d’avance,
Ses gestes ligotés et sa voix étranglée.
Elle ne pouvait pas dire qu’elle aimait les oiseaux,
L’infini, le grand large, et le reflet du vent...
En bourse non cotables,
Les rêves ne sont pas raisonnables
On étouffait son chant avant qu’il soit musique,
On plaçait sur son coeur le pressoir du normal.
On voulait qu’elle soit, utile, bien rangée,
Sagement formatée, sur les étagères du silence...
En bourse non cotables,
Les rêves ne sont pas rentables...
On la voulait soumise, sans vouloir, ni désir,
A faire la vaisselle sans casser les assiettes.
Toujours, pour l’occuper, quelque poussière à balayer,
Et la menace du manche, briseur de résistance...
En bourse non cotables,
Les rêves ne sont pas recevables...
Elle a enfourché le balai, la mer lui a prêté son souffle,
Echappée du réel, le monde vu du cosmos.
Elle jongle avec les mots, nage parmi les baleines,
Attentive et sereine, libre de se choisir...
En bourse non cotable,
Dérangeante, inclassable...
Envoi:
A toutes celles que:
“Le dieu de l’utile, implacable et serein...”
A essayé:
“D’emmailloter, enfant, dans ses langes d’airain...”
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