la vie éternelle

"Lorsque l'instant-lumière s'abîme dans la nuit...?"

Un poème qui brille comme une étoile morte.

Très pur.

Un questionnement universel...
"Quel secret nous engendre, quel hasard nous détruit?"
Et un poème très abouti.

Outre la qualité de la forme, un sonnet, j'aime ce questionnement qui cherche un écho de réponse dans les pierres "la peine du maçon, l'adresse du sculpteur..."
Font vivre le souvenir des méres passées.
"La pierre saisi une image
Hommes et femmes affrontés aux journées..."
Un haut relief en tes mots et un bel hommage aux bâtisseurs.

Merci Mick.

Encore l'empêcheuse de rimer en rond, mais... ça me gêne : il se dégage une impression générale d'alexandrins mais avec aussi des vers de 11 ou 13 pieds, voire 14. Quand je lis à haute voix, ça me chiffonne.
J'ai bien compris qu'on n'est pas obligé de versifier de façon classique, mais si on choisit une forme conventionnelle comme celle du sonnet, n'est-on pas tenu d'en respecter toutes les règles ?

merci pour vos posts, très touché.
à Farouche:
Hélas, c'est là mon moindre défaut, Farouche!
quand en alexandrins il me faut rimailler
j'y perds tout mon latin, mes pieds prennent souche
les mots sur le velin peinent à s'éveiller!
chaque vers (presque) m'attire une critique
et si d'une émotion il tente -sais-tu?-,
en mots justes et forts d'extirper la vertu,
apparaît en lui un aspect satanique:
un pied bot, une rime sulfureuse
taxant mes sonnets d'acidité gastrique;
indigestes ils sont... faut -il qu'à la gueuse
j'aille me livrer, Madame? ou qu'un bourreau
vienne ici sans tarder me trancher le poignet
afin que j'arrête sur-le-champ de rimer?
Que votre grâce me laisse encor m'exprimer...
de sorte qu'à la fin du sonnet je la tou-
che!

cordialement
Mick

Excellent !
La réplique me ravit je la trouve à la fois drôle et bien tournée.
(tu sais, il n'y avait nulle intention de blesser dans ma question : si tu vas voir dans le fil poésie, tu y touveras mes questions... et mes angoisses ! à ce sujet))
Non, bien sûr, n'arrête pas

Rimaillez tant que voudrez

Que neni, mon doux sire
De grâce, ne tranchez rien
Nous priver de vos vers
Serait cruel dédit.

Et pas de complexe, je viens de me faire taper sur les pieds pour cause de boîterie avérée!
Vive la poésie "Libre"...

Histoire de vous embêter jusqu'au bout... je suis l'impitoyable (soyez-le avec moi aussi !) nenni

C'est un néni de justice, ça!

Je découvre ce beau texte, ébahie de plaisir....
Je lis les coms et le relis une seconde fois, pour prendre l'avis de mon oreille.
Bon, d'accord, Farouche, tout ne coule pas toujours harmonieusement à l'oreille...
Mais les idées véhiculées sont magnifiques et rattrapent sans mal les imperfections de ce texte qui reste au demeurant un pur bonheur à lire...
Merci à toi, Mick

Hors de toute polémique, et en toute amitié, je dois rendre justice à Farouche au moins sur le fond: "mon" choix du sonnet est "culturel"; le sonnet est pour moi (c'est très subjectif, hein!) la perfection en expression poétique, donc affectif et cultuel aussi sans doute!
Ensuite le texte lui-même n'est évidemment pas assez "travaillé" comme l'eût aimé Boileau: je livre surtout à votre sagacité une "idée", une pensée; si le sonnet est un écrin de présentation, sans doute cet écrin là ressemble plus à un carton d'emballage à peine acceptable...
Je vais donc retravailler la forme sans trahir le fond.
Merci à vous toutes, oh fées, de vous être penchées sur ce berceau!
Mick

Le fond comme la forme sont agréables pour l'esprit, quelques bonnes tournures ici et là

Tant de questions qui habitent mon cerveau et qui ne trouveront peut-être jamais de réponse...on se sent moins seul alors ? Oui...Et très bien écrit...il peut se relire sans fin et s'inscrire dans le cercle...

up de noël 2009

Un très beau poème à mon goût. Merci pour le partage !

À l'occasion de cette remontée, je te propose une réécriture de ce superbe sonnet, qui respecte cette fois les règles prosodiques.
Le problème venait de tes césures irrégulières à l'hémistiche.
Ici j'ai joué sur la fameuse "césure lyrique" qui permet d'éluder les terminaisons en "e" à la sixième syllabe, même suivies d'une consonne, on compte donc chaque moitié de vers comme un hexasyllabe.
Il s'agit seulement qu'elles le soient systématiquement, en cohérence sur tout le poème :


Naître pour repartir, qui de nous s'en dédit ?
Pourtant dès la première caresse maternelle
Qui ne feint pas de croire en la vie éternelle
Jusquà l'instant dernier où son corps est enfoui ?

Quel secret nous engendre, quel hasard nous détruit ?
Pour quel besoin d'avoir, pour quel besoin d'étreindre,
Lorsque tout à l'automne finira par s'éteindre,
Lorsque l'instant-lumière s'abîme dans la nuit ?

Les réponses sont-elles inscrites sur ces pierres
Où du maçon la peine, l'adresse du sculpteur
Aux regards émus offrent de chaque visiteur

Des échos impalpables, témoignages délétères
De la très longue chaîne des graines bien semées
Dans le ventre fertile de nos mères passées ?

tu as bien fait de le remonter, j'étais passé à côté. Peut-être que ça va t'aider à te remettre à l'écriture par ces temps où y a rien à faire dehors. Et merci à monsieur Filo.

Oui, tu as eu raison. Je suis toujours aussi touchée par ce texte.

geho a écrit:

tu as bien fait de le remonter, j'étais passé à côté. Peut-être que ça va t'aider à te remettre à l'écriture par ces temps où y a rien à faire dehors. Et merci à monsieur Filo.

merci geho, je mettrai, moi, une majuscule à "Monsieur"
c'est trop gentil à vous trois !
surtout à Filo: je ne me sens pas du tout propriétaire d'un texte et j'apprécie hautement cette "mise en musique" qui donne plus de force aux idées exprimées.
Je prends beaucoup de plaisir à vous lire même si je ne poste plus trop... la musique prend tellement de ma vie (même l'hiver!) que l'écriture n'y trouve pas sa place.
merci aussi pour l'idée de puiser dans toutes vos pépites, filo!

Tu es comme ton avatar, tu as trop à porter !
Tiens en passant, on appelle ça atlante ou caryatide? Les deux mon général suivant que c'est un homme ou une femme.

cariatide!
pour une fois que je chipote...

Que des bons souvenirs, merci Mick