C'est arrivé.

L’ignare avait baissé son slip jusqu’ aux genoux. Les autres quant à eux, attendaient leur tour.

L’odeur de la cigarette et de la bière, la jeune fille la connaissait.
Elle l’avait voulue cette odeur, depuis ce jour où il lui avait fallu sortir de l’enfance. Elle voulait « en être ». De tout son corps, de toute la mémoire de ce corps-réceptacle.

Pourtant, le chemin aurait dû être d’une autre couleur. Elle y avait droit, n’est-ce pas ?
Mais c’était sans compter sur la marque initiale. Celle infligée dans les débuts.

Ensuite, il avait fallu tout justifier, respecter le pacte tacite.

Elle était donc montée volontairement dans cette voiture avec ces trois brutes avinées. Consciente de sa supériorité intellectuelle, de sa caste, elle envisageait l’aventure du haut de sa toute puissance factuelle.
Ils ne le feraient pas. Pas cette fois, pas comme ça. Pas.

Elle était celle qu’on vénère, celle qui attend le pardon de la brute originelle.

L’homme soul, l’oeil vide, commença.

C’est ici que l’enfant en elle vint à son secours. Car l’enfant connaissait la manière, elle avait son savoir-faire.

« Echappe-toi, mon ange, j’ai un jardin. Laisse-les faire, oublie. Il y aura la fin de cette nuit et l’eau qui nettoie les plaies. Pas l’article sordide dans le journal local.»

Non. Elle voulait vivre.

Ne pas crier. Ne pas leur donner plus. Jouer le jeu.

Elle laisse son corps.
C’est ainsi que la brute se lasse de son sexe.

Ensuite, ils l'ont raccompagnée en voiture au bas de la maison.
En sortant, elle aurait dit :

« Nous nous reverrons dans un monde meilleur. »

Dans quelles circonstances est né ce texte?

Violent? je ne le vois pas comme, puisque la jeune fille a choisi de "monter dans cette voiture".
Elle a peut être eu tort de se croire "au dessus" trop "icône" on ne viole pas une icône... de croire que son attitude "digne" allait dégriser les brutes?
Dans ce cas, elle s'est crue un peu trop supérieure.
Pas violent, non, mais ambigu..

Ambigu, certes. Mais un viol est toujours violent. Et il s'agit bien de cela.

Ton texte est intéressant, j'y ai trouvé de bonnes formules et une poésie qui contraste étrangement avec le sujet et lui donne un petit quelque chose en plus.

Citation :

Non. Elle voulait vivre.

Ne pas crier. Ne pas leur donner plus. Jouer le jeu.

Elle laisse son corps.
C’est ainsi que la brute se lasse de son sexe.

Ensuite, ils l'ont raccompagnée en voiture au bas de la maison.

Là, par contre, tu sembles hésiter sur les temps du récit. La concordance des temps n'est pas respectée. Imparfait, présent, passé composé à la suite, je m'y perds un peu, même si on comprend quand même où tu vas.