La rumeur pourpre

La rumeur Pourpre

On dit que les tulipes n’ont pas d’enfance.
Jaunes ou rouges peu importe,
leur robe vieillit sous le rayon indolore
d’un battement de pétales condamnés.

On dit que le piano mange ses notes
au soir d’une ombre fugitive.
Son ventre arrondi de croches brunes,
expulse des symphonies muettes.

On dit que le soleil n’a pas assez de bleus
pour expier sa peine ciselée d’orages.
L’azur déchiré sans ses couleurs,
enfante le feu et la glace.

On dit qu’une nuit elle est morte. Enfin.
Sous la pluie des coryphées en deuil,
telles des larmes rouges terrestres,
tombent les fleurs meurtries dès* la racine.

ça y'est corrigé

J'aime beaucoup les tulipes, c'est triste de voir une fleur se faner!
Un plus pour la 4ème strophe!

J'aime. Ces jeux de couleurs et de chaud et de froid, cette espèce de mouvance perçue au fil des mots, et puis la chute, inévitable, et justement parce qu'elle est inévitable. Tout ce qui ne dure pas est précieux, ô combien, justement par le caractère fugace et tout son symbole.

"On dit que les tulipes n’ont pas d’enfance."

Dés le premier vers, on est pris en otage.
Je trouve que ta poésie s'affine depuis quelques temps et gagne en puissance évocatrice.
J'ai encore été emportée.

J'aime beaucoup cette première ligne, pleine d'originalité et de mystère.
Tu réussis encore une fois à créer ton propre univers, et j'avoue m'y perdre volontiers. Un fond de tragique un peu baroque, riche et ouvragé...
(attention l'accent : "dès")