Des musiques et des hommes

Les hommes, comme les femmes, ne vibrent pas aux mêmes sons du plaisir.
Par chance, le répertoire est si vaste que chacun finit par y trouver sa partition, soliste ou orchestrale, d’une manière ou d’une autre chacun finit un jour par y jouer son petit air, bref ou interminable. Chacun y aspire quoi qu’il en soit, même si certains soupirs ont des langueurs bien monotones.
Voilà longtemps déjà que les mesures se suivent en uniforme du quotidien, pourtant je me remets à répéter, depuis peu. De mémoire, bien sûr, c’est tellement plus jubilatoire qu’un doigt courant aux pupitres communs, cette main vouée aux courbes du désir en sillonnant les chevalets d’un air si absent, quand la si fidèle dort si paisible à sa housse si confortable.
Avec des si, on en aurait écrit des symphonies, pourquoi pas silencieuses.

Tant d’arrangements aux mélodies communes, tant de reprises aux airs populaires, qu’aujourd’hui les morceaux n’ont plus de chef d’orchestre. Le musicien s’égare en troupe sans vraiment s’accorder, parfois il se transcende, souvent il se mutile, mais l’instrument grandit aux mains des laborieux comme un témoin absent des heures de jouissance où le relais aigri de nos désirs envieux nous conduit tendrement à toute exubérance, quand avec allégresse un plaisir se partage, quand une honte au front le désir nous surprend, quand on offre une fesse ou le mot sur la page, quand deux corps à raison se foutent du présent…

J’ose espérer que certaines musiques soient encore personnelles.
Que la manière de jouer sa partition n’ait pas été dénaturée par tous ces captieux arrangements, je n’en doute pas le moins du monde, l’artiste n’ayant jamais l’impression d’être une pute que lorsqu’il croise son agent au fond des camionnettes sordides des quartiers torturant le réverbère avec jubilation.
Vous admettrez que certaines lubies de certains quartiers sortent de l’ordinaire.
Bah si, quand même !
Quand les misonéistes arrêteront de rencontrer les misogynes, cependant, les partitions me sembleront moins lointaines.

Bien sur, mes mots resteront troubles autant qu’ils le pourront… car nul mot ici bas ne pourra jamais savourer l’universalité d’un si bien placé au sein si chaleureux d’une mélodie si commune mais si tendre…
Mes mots resteront bruts, n’en déplaise à Charles Ingalls.

J'avoue ne pas tout avoir compris du propos !
Et certaines phrases sont étrangement alambiquées.
Charles Ingalls ? Il jouait du violon, n'empêche !

Il jouait du violon mais coupait surtout du bois sans scie.
Merci d'avoir essayé, je me suis rendu compte que je n'arrive que très rarement à écrire correctement un texte sur un sujet qui me touche vraiment.
Comme quoi, même le plus cynique peut parfois être touché par des choses qui le privent des mots.
Du coup, sur ce texte, je reconnais que je me suis fourvoyé dans une métaphore trop filée qui a fini par m'échapper avant même d'avoir abordé plus clairement le sujet qui me tenait à coeur.
Alors ne t'inquiète de rien filo, je peux offrir mon corps sans inquiétude à celui ou celle qui trouvera de quoi je parle ici avec la certitude d'en rester propriétaire pour l'éternité :-)

En fait, il n'y a qu'une seule chose qui me plait assez ici :
Le musicien s’égare en troupe sans vraiment s’accorder, parfois il se transcende, souvent il se mutile,
mais l’instrument grandit aux mains des laborieux
comme un témoin absent des heures de jouissance
où le relais aigri de nos désirs envieux
nous conduit tendrement à toute exubérance,
quand avec allégresse un plaisir se partage,
quand une honte au front le désir nous surprend,
quand on offre une fesse ou le mot sur la page,
quand deux corps à raison se foutent du présent…
Parce que ça n'est que poudre aux yeux !

Guide Nombre de messages : 510 Age : 59 Date d'inscription : 12/12/2008

"mais l’instrument grandit aux mains des laborieux"
Very Happy

Ah ça ....

Maître Nombre de messages : 1339 Age : 59 Date d'inscription : 11/12/2008

"Mes mots resteront bruts, n’en déplaise à Charles Ingalls."
Vais-je m'en remettre ???
Et puis, m'sieur Ingalls, c'était peut-être un drôle d'expert en symphonie. drunken

Guide Nombre de messages : 586 Date d'inscription : 09/08/2007

En lisant ce texte, bizarrement je me suis sentie me perdre dans les dédales du théâtre, comme cela m'arrive de plus en plus souvent, dans cette espèce d'état second qui fait qu'on n'est plus tout à fait là, juste par intermittence, à peine un peu, et que ce que l'on crée pourrait, si l'on n'y veille pas, demeurer hermétique, sauf à soi.

Bizarrement encore, j'aime ce no man's land, ce monde d'ailleurs qu'on ne peut pas décrire, juste on sait qu'il bat quelque part au fond de soi, on ne sait pas d'où il vient ni ce qu'il va devenir.

Il est là, et puis c'est tout.

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