Les bacs à sable.

Déverse ta peine
au creux des reins
elle s’obstine.

Je sais.

Et ce jardin d’enfants
et ces bacs à sable
humides
nauséabonds.

Nous étions écrasés
par ces fins d’après-midi
après l’école,
n’est-ce pas ?

Faire et refaire ces tas de boue
sous les regards de cire
de pantins assis
sur des bancs de bois.

Assis.

Quand la chaleur retourne le sang
dans la puanteur des bacs à sable.

Je prends ta main, l’enfant.

Allez !

Lève-toi !

Lève l’encre.

Lève la tête au dessus des bosquets
plantés comme des grues.

Passe…

le point du jour.

https://www.youtube.com/watch?v=Olkg6tJsstU
...

Sentiment d'immobilisme et de chaleur écrasante.
Nausée...

Ce texte remue quelque chose mais je ne sais pas quoi.

J'aime beaucoup.

Je n'ai jamais aimé les bacs à sable et tout ce qui gravite autour...Mais j'aime ton texte, infiniment. Compliments - LOUP.

Autant avouer clairement que je n'écris pas moi-même de vers libres et ai donc beaucoup de mal à les commenter, surtout de manière constructive.

J'aime beaucoup le troisième quatrain, qui a quelque chose de vivant, la question rhétorique l'allège, le soulève presque. Je trouve cette note très bien vu, cela permet une pause, elle renvoie à son début. Il ya quelque chose qui est resté enfantin.

A mon humble avis de profane totale dans les vers libres le "Assis." est un peu lourd.. Terminer le quatrain par un point suffisait amplement. La rythmique semble alors artificielle.
Je suis également gênée par le si commun "lève l'encre", entouré par tant d'autres images originales tels ces bosquets plantés comme des grues.

Pour conclure, je suis assez séduite par ce poème, je ne sais pourquoi -ah les mystères de l'inconscient!" il m'évoque Sartre (et c'est un compliment), et les deux derniers vers sont magnifiques.

Ah je repense à l'école, le cour de récré, et ce bac à sable qui a finalement été condamné, il était placé là comme une insalubre évidence...oui, lever la tête, et s'échapper !

J'avoue que j'ai hésité à le poster celui-là !
Trop lourd à mon goût et pourtant, il semble que je ne sois pas la seule à les avoir "subi" ces bacs à sable !
J'ai essayé d'enlever "assis" mais ça ne marche pas.
Bref, "y-a une couille dans l'pâté" comme on dit.
Encore une réminiscence, sans doute.
Hé oui, rappelez-vous ! les crottes de chien, on en trouvait aussi... dans les bacs à sable !

Merci.

Tss tsss il est bien ce texte... Il provoque des trucs, c'est l'essentiel...

Pour te dire: j'y pense depuis que je l'ai lu... J'ai pas eu la joie (ou la peine) de m'amuser dans des parcs quand j'étais petite : y'en avait pas. On avait les parkings de la cité et le petit bois ( qu'ils ont coupé plus tard pour bâtir encore ) ... Alors les parcs et les bacs à sable , ce sont plutôt mes enfants qui en ont profité... Bon à leur époque on a interdit les chiens , hein , donc pas de crotte...
Par contre les mégots des femmes qui fument... Bouark!

Maintenant y'a plus de mégots, y'a plus de crotte. Y'a plus trop de sable non plus, mais mes petits s'éclatent bien, dans les parcs, mieux que moi, le pantin de cire assis sur le banc de bois... . Ils réclament.

Bah j'espère qu'ils s'amusent mais là tu m'as foutu le doute!

moi aussi je rêvais d aller patauger dans les bacs à sable! même s ils puaient la crotte de chien! au lieu de cela, nous étions obligés de jouer dans notre jardin, seuls...mes enfants se sont éclatés dans les parcs, eux! sous l oeil bienveillant "des pantins de cire assis sur les bancs de bois" qui ne sont plus en bois!

solidarité pour les bacs à sable immondes!
Tu as la dent dure avec les pantins....mais pourtant, ils étaient là à ne rien dire et ne faire que gesticuler leurs histoires, alors...
Oui, il y a sûrement des choses à alléger, mais le fond est là, évocateur.