Des montagnes de plomb sont tombées sur la grève et les oiseaux maculés d’ombre crèvent, faibles carcasses, au rythme de la mer qui soupire, lasse de porter les misères du monde.
Voilà mon décor, murmure-t-elle.
Si seulement mon amour avait le courage d’ouvrir la porte évanouie des songes.
Mi chevalier, mi-clown, il viendrait de loin, déchirant le sable de son pas martial.
Mêlé de sel et d’eau, il poserait un genou à terre, aux pieds de la statue endormie.
Rêve 3.
Elle plonge dans la mer sablée. Découpe l’espace des surgissements : myriades d’étoiles éclatées.
Son regard se perd dans le ventre séculaire.
Au fond, tout au fond se font entendre les rires de bienvenue des nappes souterraines…délivrées.
Comme au sortir d’un songe, la lumière s’abandonne au battement de cœur.
C’est le jour qui se lève, mon amour.
Rêve 4.
Une larme de sable fin s’écoule au creux de sa joue.
Enlacée, elle s’envole au dessus des eaux tristes, inscrire en lettres d’or des histoires de fièvres et lilas.
Sur la nappe bleue du temps.
Fin.