Qu’il peut être pénible à ces soirées funestes
D’offrir à l’indicible une utopie sans gestes
Quand le désir se noue aux bras de mes absentes,
Une joue sur la joue, redevenues amantes.
Mais le mot est pervers et court entre les rues,
Effaçant d’un revers toutes vies ingénues
En me forçant la main pour aligner des rimes
Où je ne sais plus rien hormis le son des mimes.
Pénible mais sincère à ces soirées de rien
Où tout est nécessaire en se pensant si vain,
Le mot s’écrit en nous autant qu’il nous sépare,
Mais ta joue sur ma joue est tendre à ma mémoire.
Alors je me torture et j’éradique l’autre
Avec désinvolture, insultant mes apôtres,
Et puis le soir enfin, je redeviens douceur,
Une main sur ton sein à savourer ton cœur.