Le soupir des statues
Je vous regarde petits hommes
Je vous observe
Pères de mes infortunes
Dans les fracas urbains
Vous passez sous mes yeux
Qui ne peuvent vous suivre
Parfois l’allure fière, parfois la tête basse
Et parfois vous pissez à mes pieds
Je n’aime rien vraiment
Puisque je n’ai peur de rien
Moi la presqu’éternelle
S’il n’y avait la pluie et le vent
Et le soleil
Je n’aime rien moins que le soleil
Et sa morsure, siècle après siècle
Un jour, un homme épuisé
Est venu gésir à mon ombre
Dans l’épaisseur du silence
Ses pensées m’ont caressée
Alors saisie de vertige
Je suis sortie de mes gonds
Sur lui je me suis étendue
Nous nous sommes aimés et je l’ai vu sourire
Puis nous sommes partis sur les chemins du parc
Main dans la main
Il n’a pas souffert, je le sais