Les fenêtres pleuraient
Les fenêtres pleuraient de n'avoir plus des fleurs que souvenirs,
de ces bateaux morts, de leurs greniers déserts et de leurs maisons vides.
Elles pleuraient en vain, il n'y avait plus de marins ni même l'espoir
qu'un seul les ouvre de ses chants.
Ni marins, ni oiseaux, ni poissons, ni mer bleue,
ni la buée d'un seul souffle et le dessin au doigt de l'enfant.
La mer? Lui restent les colères,
des hoquets de dégoût et des étales lourdes,
un estran noir de boues fui par la vie...
C'est l'année deux mille cent.
La ville grouille de clones silencieux à la besogne,
l'oxygène est rare et l'eau se boit goutte à goutte.
Le roi a tranché: les derniers cépages seront merlot et chardonnay,
il est content, l'ordre règne, chacun est à sa place,
les fous sont oubliés, ils se nommaient « poètes »! Ils osaient!
Le gris n'agresse pas les yeux, ni l'uniformité,
l'écart est archaïque, muette la musique ou tout comme,
elle fait le do rond monotone.
Le roi n'a qu'échos, les yeux vides résonnent,
ils ont perdu leur non.