Mes yeux à bout de souffle
Ballet urbain
Dans les veines du quotidien; ballet urbain
de cravates et talons aiguilles
au cœur des couloirs bondés
d’un à l’envers tout-terrain.
Cohortes de bipèdes en rang d’oignons
déversés sur le quai, d’autres ravalés
dans l’utérus de la terre où détonnent
les différentes tonalités de l’humanité.
Bousculade, enfilade de dromadaires
endimanchés de leur sac à dos, iPod Touch
au bout de leur vie, liberté mitigée sur le banc
d’un indigent au sommeil indolent,
chasse à la banquette d’un vieillard
aux pas chancelants, regard embrumé
d’un non-voyant qui cherche une main bouée.
Cacophonie matinale, essaim d’odeurs
lumière factice, nuée de visages blafards
rêves désaffectés entre les portes du métro.
Réalité recyclée sur l’écran plasma
de mes yeux à bout de souffle.
Irisdenuit / 1er février 2010