Sophie

SOPHIE

C'est comme ça
je n'y peux rien
je ne suis ni faible ni soumis
mais naturellement gentil

j'assume tu sais
j'en ai pas honte

quand je t'aime
je t'aime en simple
je t'aime et te respecte
fais de mon mieux
afin de t'aider à progresser
sur les berges de la confiance en soi

lorsque tu pousses le bouchon trop loin
je m'écrase en râlant
non par lâcheté
crainte de te voir repartir encore une fois
ou peur de la solitude
mais tout simplement
parce que je devine qu tu n'es pas toi
que tu te cherches
que ça te passera
et que deux baffes
ou une nouvelle rupture
ne nous avanceraient guère

quand je t'aime
s'il faut aller cramer en enfer
pour un de ces rares regards radieux
que tu as parfois
j'y fonce en toute connaissance de cause
le coeur aérien

quand je t'aime
je préfère dix minutes d'éternité
volées à caresser ton dos
que des années de temps libre
dans le corps des autres

quand je t'aime
je me repais
du kit de survie de ta bouche

quand je t'aime
peu importent les crevasses lancinantes
que le sabre de tes doutes
forgera sur ma ligne de vie
je fonce vers toi et puis basta

quand je t'aime
je crois au sursis
à la résilience
à la rédemption
au miracle

c'est comme ça
je n'y peux rien
je ne suis ni faible ni soumis
mais simplement gentil

j'assume
et je t'aime
Sophie...

Ecrit à grands coups de hache dans ton coeur.
Une profonde sagesse, presqu'enfantine, à définir la priorité et l'intransigeance de l'amour.
Presque trop vrai, et douloureux :
"je préfère dix minutes d'éternité
volées à caresser ton dos
que des années de temps libre
dans le corps des autres"
J'aurais pu (j'aurais aimé) écrire une telle chose, c'est ce que je ressens profondément quand je me pose des questions sur la pertinence de mon amour.
Et ça, c'est trop beau, ça m'a fait sourire aussi :
"je me repais
du kit de survie de ta bouche".
Un texte presque brut de décoffrage pour une tendresse un peu bourrue... j'aime !

D'accord avec Constance. C'est d'apparence rustre et simple, mais c'est d'une profondeur très juste et pertinente.

Allez, moi aussi, j'y vais de ma pommade à compliments, et c'est amplement mérité !
Moi aussi j'aurais voulu l'écrire mais en même temps, à mon sens, l'écriture est nettement masculine.
Mention spéciale à :
"quand je t'aime
s'il faut aller cramer en enfer
pour un de ces rares regards radieux
que tu as parfois
j'y fonce en toutes connaissance de cause
le regard aérien"

Merci pour ça Jim et cela va sans dire pour tout le texte...
Je ne doute pas que nombre de paires d'yeux féminins auront rêvé s'appeler Sophie, le temps d'une lecture. J'en fus.
A te dire aussi, je ne sais pas pourquoi, en ce moment, j'ai du mal à lire les textes des autres... la maladie me pousse peut-être à me centrer sur moi-même.
Mais lorsque je vois ton nom (et quelques rares autres il est vrai) j'ouvre et je lis. Parce que je sais que j'apprécierai et qu'en plus ça me fera du bien. Ce fut le cas Ô combien.
Alors je dis ENCORE, encore d'autres beaux textes pour s'envoler et rêver.
Cath

merci à vous!

Dix minutes d'éternité, aller cramer en enfer, c'est vivre l'amour à l'instant sans se soucier des conséquences, c'est aimer et c'est vivre!
C'est fort profond et sincère, brut de décoffrage du coeur...

un coeur d'homme qui parle ... pardon de la comparaison, mais j'y ai retrouvé le cantique des cantiques, pas moins.
un grand classique que tu as mis au goût du jour par de superbes images

merci Jim

Mick

ok mick et merci!
je vais tacher de le lire ce w-e ce cantique.

c'est brut de décoffrage mais ce côté rapeux cotoie la finesse du tendre. A goûter sans modération...nostalgie, nostalgie...