Je suis l’eau, éprise de toi,
Ma terre, sauvageonne gaélique.
Si tu voulais m’épouser
J’étendrais mes bras de mer
Pour mieux t’enlacer,
Parcourrais ton corps
De la caresse des lacs,
Pénètrerais ton antre
De mon fjord ondulé.
Je t’offrirais une colline
De diamants et de lumière,
Aux rayons de l’été
Te couvrirais d’or,
De camaïeux de verts
Et la lande échevelée
Danserait dans les vents.
Les poneys, les moutons
Chatouilleraient ton sol
Mais rude et farouche
On rirait de l’homme.
Pour consoler tes chagrins
Des splendeurs déracinées
Pour t’aider à oublier
Les pins d’autrefois,
Je t’offrirais des haies fleuries
Pour parer tes courbes
De fuchsias, de montbrétias
En azurs flamboyants.
Je gorgerais tes tourbes
Jusqu’à ne former qu’un
Et de notre union naîtrait
Une nature sauvage :
Nous l’appellerions Connemara.